20 août 1998 – 20 août 2021: il y a 23 ans, Kinshasa était attaqué par le RCD/Goma

Une année après le renversement du pouvoir du maréchal Mobutu par Laurent-Désiré Kabila, ce nouveau régime a été attaqué depuis Goma, et les troupes sont arrivées le 20 août 1998 à Kinshasa.

MCP vous fait revivre le film des événements qui se sont déroulés du 2 au 29 août 1998.

Le 2, dans la province du Kivu, des soldats du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), d’origine rwandaise, aidés par des troupes de Kigali, se soulèvent contre le régime de Laurent-Désiré Kabila dont ils dénoncent le « népotisme », la « corruption » et « le manque de gouvernance ». C’est de cette même province de l’est du pays qu’était partie la rébellion, soutenue par les Banyamulenge, le Rwanda et l’Ouganda, qui a abouti à l’éviction du président Mobutu Sese Seko, en mai 1997. Les Banyamulenge reprocheraient au président Kabila de ne pas avoir tenu sa promesse de leur céder le contrôle du Kivu. Le Rwanda et l’Ouganda dénoncent, quant à eux, depuis plusieurs mois, l’incapacité de Kinshasa de mettre fin aux agissements des rébellions dirigées depuis le Kivu contre les régimes de Kigali et de Kampala. En juillet, le président Kabila a rompu avec ses anciens alliés en ordonnant le retrait des troupes étrangères de la République démocratique du Congo.

Le 4, des forces rebelles aéroportées prennent position dans la province du Kongo Central, à l’ouest de Kinshasa.

Le 5, Arthur Z’Ahidi Ngoma, opposant au régime du président Mobutu puis à celui du président LD Kabila, est « élu » à la tête de la rébellion. Le ministre congolais des Affaires étrangères, Bizima Karaha, proche du Rwanda et réfugié en Afrique du Sud, s’y rallie.

Le 6, le président Kabila qui confirme la chute de Goma et de Bukavu, chefs-lieux du Nord et Sud-Kivu, déclare que son pays « est victime d’une agression du Rwanda et d’un vaste complot des Tutsi qui veulent diriger le gouvernement et occuper le pays ». Kigali dément toute responsabilité, de même que Kampala, mis en cause le 9 par Kinshasa.

Le 13, les rebelles s’emparent du barrage d’Inga, sur le fleuve Congo, en aval de Kinshasa, privant la capitale de l’électricité.

Le 15, les étrangers commencent à quitter Kinshasa, au premier rang desquels les Français, qui sont la cible de l’hostilité des autorités et de la population.

Le 16, les divers courants de la rébellion regroupés au sein du Rassemblement congolais pour la démocratie annoncent la constitution d’un comité directeur dirigé par Ernest Wamba dia Wamba. Le président Kabila quitte Kinshasa pour Lubumbashi, dans le sud.

Le 18, à Harare, à l’issue d’une réunion de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC), le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, annonce l’envoi d’une aide au président Kabila pour « rétablir la paix et la stabilité ». De son côté, l’Organisation de l’unité africaine condamne toute intervention extérieure et appelle les rebelles à déposer les armes et à engager un « dialogue constructif » avec le gouvernement.

Le 20, des soldats zimbabwéens débarquent à Kinshasa pour combattre les rebelles. La population s’est auto prise en charge, l’ennemi en débandade. L’Afrique du Sud se désolidarise de cette initiative.

Le 22, l’Angola, voisin de la RDC, lui apporte à son tour son aide militaire. Ses forces prennent à revers les positions des rebelles dans l’ouest du pays. Les jours suivants, ceux-ci annoncent la prise de Kisangani, dans l’est du pays et de Kalemie, dans le sud-est.

Le 23, les pays de la SADC, réunis à Pretoria sur l’initiative du président sud-africain Nelson Mandela, appellent au cessez-le-feu et à l’organisation des élections en RDC.

Le 26 et les jours suivants, des affrontements opposent des rebelles aux forces congolaises, zimbabwéennes et angolaises aux abords de Kinshasa.

Le 29, la rébellion abandonne ses positions dans l’ouest du pays et se replie sur Goma.

 

MCP/provinces26rdc.net

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