«Le vaccin contre le coronavirus n’est pas forcé au Rwanda», a déclaré, l’ambassadeur du Rwanda en République Démocratique du Congo dans une interview accordée à la presse, le mercredi 12 janvier 2021.
Vincent Karega a ainsi réagi aux rumeurs sur la vaccination prétendument « forcée » contre la pandémie de coronavirus dans son pays, le Rwanda, une situation qui est à l’origine de l’arrivée d’une centaine de réfugiés rwandais dans le territoire d’Idjwi, en RDC.
En effet, depuis plus d’une semaine, un mouvement de sujets rwandais se dirigeant vers le territoire d’Idjwi a été observé dans la province du Sud-Kivu.
Interrogées sur le but de leur arrivée sur le territoire congolais, ces personnes avancent la raison qu’elles fuient leur pays, le Rwanda, qui selon leurs propres dires, procède déjà à une vaccination forcée contre le coronavirus. Certains d’entre-eux avancent leurs croyances religieuses qui selon eux ne leur permettent pas de se faire vacciner.
Interrogé par le directeur Général de la radio d’Idjwi qui s’est rendu dans le village de Lemera où se trouvent ces réfugiés rwandais, Terence M., un jeune Rwandais du district de Karongi, a aussi affirmé qu’il était à Idjwi parce que la vaccination contre la Covid-19 est forcée dans son pays. Mais voilà, le chef de la diplomatie rwandaise en RDC visiblement surpris par ces affirmations a assuré sur un ton ferme, qu’il n’y a pas de vaccination forcée au pays des mille collines.
Vincent Karega a au contraire déclaré que l’éducation et la communication autour de la prévention et de la bonne protection de la population rwandaise se passe très bien, soulignant que plus de 40% de la population de près de 13 millions d’habitants, sont vaccinés sans conséquences négatives. Le représentant de Kigali a également souligné que l’accès aux vaccins reste gratuit sur toute l’étendue du territoire rwandais.
Outre cela, M. Karega a également ajouté que le suivi et la prise en charge des patients, les contrôles et les mesures barrières ont permis de limiter considérablement le nombre de décès et de comas dûs à la Covid-19 au Rwanda, ce qui selon le diplomate, a permis à l’économie de rebondir rapidement dans son pays.
En conséquence, pour lui, si un très petit nombre de personnes, par ignorance, manipulation ou autres croyances, choisissent de fuir ou de résister, il s’agit d’un petit incident qui peut être facilement géré.
“Que 100 ou 500 personnes, par ignorance, manipulation ou autres croyances, choisissent de fuir ou de résister au programme de santé, c’est normal et naturel, comme partout dans le monde aujourd’hui. C’est un incident mineur qui est facilement gérable” a-t-il commenté.
Vincent Karega soutient également que la Covid-19 est mondiale, et pour cette raison, il n’y aura pas longtemps dans le monde un sanctuaire pour ceux qui résistent contre les efforts anti-COVID, car, son endiguement dépend des efforts transfrontaliers et mondiaux, et c’est pour cela que tous les pays et le continent africain en font une priorité.
« Le Rwanda en plus des mesures de barrières et du vaccin, continuera à mener ses campagnes d’éducation et de sensibilisation des populations à tous les niveaux pour atteindre un succès optimal dans la prévention des effets dévastateurs de la Covid-19, et des autres pandémies et endémies qui menacent la santé, la longévité et la situation socio-économique des populations », a ajouté Vincent Karega, Ambassadeur du Rwanda en RDC.
Que se passe-t-il réellement ?
Depuis plus d’une semaine, des dizaines de réfugiés rwandais affluent dans le territoire d’Idjwi.
La plupart de ces réfugiés se sont arrêtés dans le village de Lemera. Le chef de cette entité, Jean-Pierre Kakomere, qui s’est entretenu avec le journaliste Yves Minani, a confirmé que ces sujets rwandais étaient arrivés sur le sol Congolais au lendemain du nouvel an.
Cette autorité de base explique avoir organisé un enregistrement obligatoire et conduit ces nouveaux arrivants au bureau de la Direction Générale de Migration.
Le chef de Lemera a avancé un nombre de 72 personnes qui, selon lui, ont expliqué qu’elles fuyaient la vaccination forcée dans leur pays, précisant que ce nombre augmente de plus en plus.
Par ailleurs, Jean-Pierre Kakomere indique qu’il a déjà transmis l’information à sa hiérarchie, et s’inquiète de la prise en charge de ces réfugiés qui vivent actuellement dans des maisons de fortune, qui étaient inoccupées. Il précise toutefois que, bien qu’aucune aide ne soit disponible pour le moment, la Croix-Rouge s’est déjà rendue sur place pour enquêter sur la situation.
En outre, des sources locales informent que 29 autres sujets rwandais ont été accueillis dans le village de Nyareshe, donnant la même raison comme étant la base de leur déplacement.
Cette situation a été accueillie différemment par l’opinion, la plupart des Congolais invitant Kinshasa à mettre rapidement les choses au clair, et de trouver une solution conjointement avec les autorités rwandaises, surtout après que l’un de ces réfugiés a déclaré que : “nombreux rwandais veulent quitter leur pays à cause de cette vaccination…”
Une exhortation que le gouvernement Sama Lukonde devrait sérieusement considérer, d’autant plus que le représentant de Kigali en RDC a lui-même insisté sur le fait que « le vaccin n’est pas forcé au Rwanda ».
objectif-infos / Provinces26rdc.net
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