A la suite de la réunion du 28 septembre sur la RDC, le Conseil de sécurité de l’ONU devrait adopter, le lundi 16 octobre, une déclaration présidentielle, appelant notamment à un dialogue accru entre la RDC et le Rwanda pour faire avancer une paix durable dans la région des Grands Lacs.
Selon les sources onusiennes consultées par Afriquactu Net, le projet de déclaration présidentielle élaboré par la France, pays porte-plume sur la RDC, couvre quatre questions principales : la mise en œuvre du plan de transition de la Monusco, les efforts régionaux en cours pour remédier à la situation dans l’Est de la RDC, le rôle des groupes armés et les prochaines élections en RDC en décembre.
À en croire nos sources, les négociations, menées par échange de courriers électroniques, ont été longues et difficiles, conduisant à une révision substantielle du projet de texte initial.
Concernant les tensions entre la RDC et le Rwanda, il semble que le texte final « appelle au calme et à un dialogue accru entre la RDC et le Rwanda en faveur d’une paix durable dans la région », reflétant le langage préféré par l’A3 et la Chine.
Parmi les questions controversées au cours des négociations, il y avait la référence aux rapports du Groupe d’experts, qui accusait le Rwanda de soutenir le Mouvement du 23 mars (M23) et les Forces armées congolaises (FARDC) de soutenir les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
« Le projet de texte initial exprimait de profondes préoccupations quant aux preuves présentées par le GoE sur ces questions et exigeait la cessation de ce soutien. Plusieurs membres du Conseil n’étaient pas à l’aise avec ce langage fort, et la Russie a apparemment fait valoir que le Conseil ne devrait pas approuver les informations fournies par le gouvernement égyptien qu’il considérait comme non vérifiées. Le Mozambique, comme indiqué précédemment, a rompu le silence sur cette question. Cependant, d’autres membres ont estimé qu’il était nécessaire que le Conseil se prononce sur les conclusions du GoE. La France et les États-Unis se sont fait entendre sur cette question et d’autres membres y ont également fait référence dans leurs interventions depuis la mission de visite du Conseil en RDC en mars », expliquent nos sources.
Finalement, disent-elles, le rédacteur a proposé un langage large qui a conduit à un compromis. A cet égard, la déclaration commune du président exprime la « profonde préoccupation du Conseil face aux informations présentées dans le rapport annuel du Groupe d’experts sur la RDC concernant le soutien militaire étranger apporté au M23 et le soutien également apporté par les forces militaires aux FDLR ».
Retrait progressif de la Monusco
La plupart des membres du Conseil ont reconnu la nécessité de prendre en compte les points de vue du pays hôte. Beaucoup ont également souligné la nécessité d’assurer le retrait ordonné, progressif et responsable de la Monusco à la lumière de l’évolution de la situation sécuritaire sur le terrain, un point qui a apparemment également été soulevé lors des négociations sur le projet de déclaration présidentielle.
A cet égard, le texte convenu exprime la « disponibilité du Conseil de sécurité à décider d’ici fin 2023 de l’avenir de la Monusco, de son retrait progressif, responsable et durable et des mesures concrètes et réalistes à prendre, en priorité pour mettre en œuvre la Monusco ce retrait », révèlent les sources onusiennes.
Pendant les négociations, l’A3 a également proposé un libellé sur l’élaboration de calendriers et de modalités détaillées pour la mise en œuvre du plan de transition révisé.
Le gouvernement congolais avait demandé que la mise en œuvre de la transition soit accélérée à la suite des manifestations anti-Monusco de juillet 2022.
En conséquence, la Monusco a conclu un accord avec le gouvernement congolais sur un plan de transition révisé qui se concentre sur quatre critères clés : à savoir la protection des civils ; mise en œuvre du Programme de Démobilisation, Désarmement, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS) ; la réforme du secteur de la sécurité (RSS) ; et le processus électoral – mais aucun calendrier n’a été donné pour la mise en œuvre du plan de transition révisé.
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