
Un agent congolais de l’équipe de riposte contre la fièvre hémorragique Ebola a été assassiné dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) où l’épidémie a déjà fait plus de 1.000 morts, ont annoncé jeudi les autorités sanitaires congolaises. « Un agent de l’équipe des enterrements dignes et sécurisés a été assassiné à Vuhovi dans la nuit du 7 au 8 mai 2019 », dans des circonstances qui ne sont pas encore élucidées, a indiqué le ministère de la Santé dans son bulletin quotidien sur la situation épidémiologique.
La zone de santé de Vuhovi est située dans la province troublée du Nord-Kivu. En février, un infirmier y avait été enlevé puis tué par des hommes armés.
La dixième épidémie d’Ebola sur le sol congolais a été déclarée le 1er août 2018 dans les provinces Nord-Kivu et de l’Ituri, une région en proie aux violences en raison de la présence de plusieurs dizaines de groupes armés.
Depuis, « il y a eu 1.069 décès (1.003 confirmés et 66 probables) et 442 personnes guéries », selon les données du ministère de la Santé datées de mercredi. 267 cas suspects sont également en cours d’investigation. Cette épidémie est la deuxième plus grave après celle qui a touché l’Afrique de l’ouest en 2014 (avec plus de 11.000 morts en Guinée, Sierra Leone et au Liberia principalement).
Mercredi, des hommes armés ont lancé des attaques dans la ville de Butembo faisant une dizaine de morts, assaillants et forces de sécurité confondus. Ces violences ont de nouveau perturbé les activités dans cette ville considérée aujourd’hui comme le principal foyer de l’épidémie.
Depuis le début du mois de mai, « c’est la cinquième journée consécutive durant laquelle les équipes de riposte ne sont pas en mesure de réaliser toutes les activités » nécessaires à Butembo, telles que la recherche active des cas dans la communauté, la vaccination et les enterrements sécurisés, a regretté le ministère de la Santé.
En avril, un médecin camerounais travaillant pour le compte de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Dr Richard Mouzoko, a été tué alors qu’il participait à une réunion dans un hôpital universitaire.
Plus de 100.000 personnes ont été vaccinées depuis août 2018.
A New York, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’est dit « préoccupé par le nombre de nouveaux cas d’Ebola » dans l’est congolais. « À ce stade critique, des ressources supplémentaires sont nécessaires », a-t-il déclaré.
Rumeurs et défiance entravent le travail des personnels de santé dans la région, où une partie des habitants sont dans un déni de la maladie, qui prend parfois des formes violentes. Les enterrements sécurisés des malades sont parfois perçus par les populations comme une « agression culturelle ».
L’OMS a aussi dénoncé la « manipulation politique » de responsables locaux, visant à créer un sentiment d’hostilité contre le personnel luttant contre le virus.
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