Le chef de l’Etat a reçu une gifle alors qu’il saluait des Français à la sortie d’une visite du lycée hôtelier de Tain-l’Hermitage dans la Drôme. Deux personnes ont été interpellées suite à cet incident que le président a voulu « relativiser » en évoquant des « faits isolés », commis par « des individus ultraviolents ».
Le « tour de France » d’Emmanuel Macron prend une tout autre tournure. Mardi à la mi-journée, le président de la République a été giflé par un homme lors d’un déplacement à Tain-l’Hermitage, a confirmé l’entourage du chef de l’Etat en attestant auprès de l’AFP de l’authenticité d’une vidéo circulant sur les réseaux sociaux.
Sur l’extrait diffusé sur Twitter, le chef de l’Etat est vu s’approchant d’un groupe de personnes massées derrière des barrières, puis échanger brièvement avec un homme. Saisissant l’avant-bras du président, l’individu semble lui porter ensuite un coup sur la joue, en hurlant le cri de guerre royaliste « Montjoie Saint Denis ! », ainsi que « A bas la macronie ».
Deux Drômois interpellés
Les équipes de l’Elysée ont évoqué une « tentative de gifle » et indiquent que le chef de l’Etat a recommencé à saluer les habitants juste après l’incident. La suite du déplacement dans le département a d’ailleurs été maintenue comme prévu.
Selon la préfecture de la Drôme, deux personnes, dont celle ayant levé la main sur le chef de l’Etat, ont été interpellées. « Ce sont deux Drômois âgés de 28 ans, inconnus de la justice », a précisé Alex Perrin, procureur de la République à Valence. « À ce stade des gardes à vue, leurs motivations ne sont pas connues », a ajouté le magistrat, sans préciser davantage le profil des suspects.
« Une plainte doit être déposée dans les prochaines heures par le préfet », indique par ailleurs le procureur. Une enquête, menée par les gendarmes drômois, a été ouverte pour violence sans ITT sur personne dépositaire de l’autorité publique.
Climat politique délétère
L’incident arrive dans un climat politique particulièrement tendu, marqué ces dernières heures par les propos polémiques de Jean-Luc Mélenchon sur les attentats en période électorale ainsi que par la vidéo d’un youtubeur d’extrême droite ou celui-ci simule le meurtre d’un militant de la France insoumise.
Malgré tout, Emmanuel Macron a cherché à « relativiser » cette gifle en dénonçant des « faits isolés », commis par « des individus ultraviolents » qui ne doivent pas, selon lui, « prendre possession du débat public ». « Je ne voudrais pas que des individus isolés ou des gens qui vont vers les extrêmes puissent, en quelque sorte, faire oublier le reste », a-t-il ajouté dans un entretien au Dauphiné, ajoutant que ce type d’agression ne l’arrêterait pas.
Quelques heures avant cette gifle, le président avait d’ailleurs lancé un appel au calme : « La vie démocratique a besoin de calme et de respect, de la part de tout le monde. Des responsables politiques comme des concitoyens. Dans la démocratie, les oppositions peuvent s’exprimer librement, dans la rue, dans la presse, dans la télévision. Et elle s’exprime ensuite à échéances régulières dans les urnes. La contrepartie de cela, c’est la fin de la violence et de la haine. Si la haine et la violence reviennent, elle fragilise une seule chose, c’est la démocratie. Et donc j’appelle tout le monde au respect et au calme », avait-il confié à quelques médias suivant son déplacement, dont « Les Echos ».
Condamnation unanime
Dès le début des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a pris la parole pour dénoncer cette agression. « La politique ça ne peut en aucun cas être la violence, l’agression verbale, et encore moins l’agression physique. J’en appelle à un sursaut républicain, nous sommes tous concernés, il en va des fondements de notre démocratie », a déclaré Jean Castex.
Les élus de tout bord ont également dénoncé cet acte. « Cette fois-ci vous commencez à comprendre que les violents passent à l’acte ? Je suis solidaire du Président », a réagi sur Twitter le leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon.
« Je considère ce genre de comportement comme inadmissible et profondément condamnable dans une démocratie », a pour sa part déclaré la dirigeante du Rassemblement national Marine Le Pen. « Il est inadmissible de s’attaquer physiquement au président de la République, à des responsables politiques, mais plus encore au président qui est le Président », a-t-elle insisté.
Les Echos /provinces26rdc.net
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