Des centaines de milliers de personnes ont défilé à Alger pour le cinquième vendredi consécutif, pour appeler à un « changement de système ».
De gros nuages gris surplombent la ville. La pluie tombe. Fatma a épinglé un drapeau sur son parapluie. « On ne pouvait pas ne pas venir manifester, alors on s’adapte », dit-elle en souriant. Vendredi 22 mars, Alger était noire de monde pour la cinquième semaine consécutive. Alors que le pouvoir semblait parier sur un essoufflement de la protestation, des centaines de milliers de personnes ont de nouveau défilé dans une ambiance festive dans les rues de la capitale, contre « la prolongation du quatrième mandat du président Abdelaziz Bouteflika », âgé de 82 ans et au pouvoir depuis 1999. La mobilisation intacte à travers le pays – des manifestations ont été signalées dans 42 des 48 préfectures – approfondit l’impasse politique en Algérie, alors que le pouvoir tente laborieusement de susciter des ralliements à l’étranger.
A Alger, près de la Grande Poste, au pied des marches de l’amphithéâtre en plein air, trois jeunes s’invectivent. Ce sont les membres d’une petite troupe de théâtre, venus donner une représentation d’une pièce créée dans la semaine, intitulée El Houria (la liberté). « L’objectif de cet événement était de raconter ce qu’il se passe aujourd’hui, dire qu’il faut changer de système », explique la metteuse en scène, Leïla Touchi, 32 ans. Il n’est pas encore l’heure de la grande prière, mais déjà les vuvuzelas résonnent entre les murs des immeubles haussmanniens du centre-ville de la capitale algérienne.
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