Fumer abîme plus le cerveau des femmes

Des chercheurs ont prouvé que fumer nuit davantage aux fonctions cognitives des femmes qu’à celles des hommes.

Alors qu’en France le nombre de fumeurs a augmenté en 2020, avec 31,8 % des adultes fumant occasionnellement et 25,5 % quotidiennement (contre 30,4 % et 24 % en 2019 après trois années de baisse), Candace Lewis, du Translational genomics research institute dans l’Arizona, et ses collègues révèlent un nouvel effet néfaste de la consommation de tabac : à tous les âges, elle réduit, par rapport aux non-fumeurs, les capacités d’apprentissage et les performances mnésiques, en particulier chez les femmes, favorisant ainsi l’instauration d’une démence ou de pathologies associées, comme la maladie d’Alzheimer.

En jeu peut-être : les contributions vasculaires à la déficience cognitive et à la démence, ou VCID (pour vascular contributions to cognitive impairment and dementia). De nombreuses études ont en effet montré depuis longtemps que fumer provoque des dommages vasculaires (sur la circulation sanguine et les vaisseaux sanguins) qui, à leur tour, ont des effets neurotoxiques et donc des conséquences délétères sur la cognition et les fonctions cérébrales. Mais les femmes semblaient plus touchées que les hommes par les altérations cognitives sans que l’on comprenne pourquoi…

Pour le vérifier, les chercheurs américains ont donc réalisé la plus large étude sur le sujet en analysant les données médicales provenant de 70 000 Américains âgés de 18 à 85 ans. Résultat : la consommation de tabac altère effectivement davantage l’apprentissage verbal et la mémorisation chez les femmes que chez les hommes, et ce dès l’âge de 18 ans, alors qu’elle est plus associée à des maladies cardiovasculaires chez les hommes.

Reste à expliquer cette disparité. Serait-ce parce que fumer aurait des conséquences directes sur le cerveau plus importantes chez les femmes ? Des études chez l’animal ont déjà montré que le cerveau des femelles réagit davantage à la nicotine que celui des mâles, en produisant plus de récepteurs cérébraux de cette molécule. C’est une hypothèse parmi d’autres, car on n’a pas vraiment encore analysé les méfaits des autres substances toxiques de la cigarette. En attendant, les fumeurs, et surtout les fumeuses, sont prévenues.


cerveauetpsycho/provinces26rdc.net

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