Dix mois jour pour jour depuis que la rébellion de l’AFC-M23, soutenue par l’armée rwandaise, selon les nations unies, a pris le contrôle de la ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, après de rudes affrontements avec les Forces armées de la République démocratique du Congo et leurs alliés Wazalendo, un certain 27 janvier 2025.
Depuis la chute de cette ville, tout a basculé dans plusieurs secteurs. Sur le plan sécuritaire, la rébellion de l’AFC-M23 a instauré à Goma une gouvernance par crime et par terreur, et cela, pour mieux régner.
Depuis leur arrivée, les rebelles se sont lancés dans des arrestations arbitraires et l’enrôlement forcé des jeunes au sein de l’Armée Révolutionnaire Congolaise, ARC, une branche militaire annoncée dans les ambitions révolutionnaires de la rébellion. Une situation qu’ont toujours condamnée les habitants de la ville de Goma et de ses environs, comme en témoigne ce père de famille sous anonymat.
« Il y a presque cinq mois que mon fils a été enlevé nuitamment par les rebelles du M23 et jusqu’à présent, il n’est jamais revenu à la maison. Nous avons déjà effectué des visites dans les cachots de la rébellion, mais sans succès. Et je ne suis pas la première victime, dans presque toutes les familles de Goma, il y a des cas pareils », a-t-il dit.
Outre ce mode de recrutement par enlèvement, la rébellion de l’AFC-M23, pour tromper la vigilance de la communauté, procède à des meetings populaires pour recruter des jeunes dans la communauté, une situation qui ne plaît pas aux défenseurs des droits humains. Pour Josué Walay, l’un d’eux, les méthodes de recrutement de l’AFC-M23 constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, et les responsables doivent être poursuivis par la justice.
« Ces pratiques ne sont pas volontaires. Elles s’inscrivent dans un schéma de recrutement forcé, d’enlèvements et d’intimidation de la population civile, notamment de jeunes hommes et de garçons. Ce qui constitue des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité reconnus par le droit international. Nous exigeons l’arrêt immédiat de ces abus et la responsabilisation des commandants du M23 pour toutes ces violations. La communauté internationale ainsi que notre gouvernement doivent agir pour protéger les civils », a indiqué cet activiste des droits humains.
Même si la rébellion de l’AFC-M23 a toujours nié ces allégations, sur le terrain, à Goma, la réalité est vraie. Dix mois après les recrutements et les enlèvements forcés, certains jeunes jadis civils il y a quelques mois sont actuellement visibles dans la ville de Goma, armes en main, appartenant à l’Armée Révolutionnaire Congolaise de l’AFC-M23.
Signalons que malgré les efforts régionaux du gouvernement congolais pour libérer les zones sous la rébellion de l’AFC-M23, notamment le Nord et le Sud-Kivu situés dans l’est du pays, la rébellion poursuit l’occupation d’autres zones, et cela, en violation grave de l’accord de cessez-le-feu signé entre les deux parties en conflit, c’est-à-dire le gouvernement congolais et la rébellion du M23.
Tazama RDC / Provinces26rdc.com
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