Insécurité dans l’Est : ″ce qui est condamnable en Ukraine l’est aussi en RDC″, Carlos Martens Bilongo (LFI)

La communauté internationale a été appelée, jeudi à Kinshasa, à condamner l’agression de la République démocratique du Congo par le Rwanda, comme elle l’a fait avec le conflit en Ukraine, lors d’une interview qu’a accordée un député français à l’ACP.

« Face à la situation sécuritaire qui prévaut en RDC, j’appelle la communauté internationale à ne pas faire deux poids, deux mesures. Ce qui est condamnable en Ukraine ou à Gaza, est condamnable aussi à l’Est de la RDC. Pas de deux poids, deux mesures », a déclaré Carlos Martens Bilongo.

« Les rapports de l’ONU, Amnesty international, Human rights watch évoquent en clair que le Rwanda est impliqué dans les agissements du M23 à l’Est du pays », a dit le député national français, jugeant « intolérable » le silence de la communauté internationale.

Il a rappelé avoir déposé depuis juillet dernier une résolution à l’Assemblée nationale française, « visant à condamner les actions du Rwanda sur le territoire congolais ».

Carlos Martens Bilongo s’est dit très préoccupé par le nombre impressionnant des déplacés à l’intérieur de la RDC à cause de cette guerre, une situation qu’il a constatée durant le séjour à Goma au Nord-Kivu, dans l’Est de la RDC, d’une délégation française dont il a fait partie.

« À Goma, dans le visage de cette population, nous avons vu l’inquiétude, l’inquiétude de vivre constamment dans la peur et dans des déplacements successifs. Cette population nous a rappelé les différents épisodes des groupes armés qui l’ont harcelée, plusieurs fois. Les gens qui venaient du Masisi, mais aujourd’hui ils sont uniquement dans les camps des réfugiés à Goma et vivent une tristesse inouïe », a déploré le parlementaire français.

« Ces gens-là m’ont dit qu’ils ont dû se déplacer tous les 6 ans. Depuis 1998, ils ne cessent de se déplacer. Ça c’est terrible. Et le rapport de l’ONU atteste 6,9 millions de déplacés internes dans le pays, donc ces chiffres nous amènent à nous interroger sur la situation humanitaire. C’est donc un record mondial », a-t-il ajouté.

« Ceci doit nous interpeller en tant que Français, pays des droits de l’homme, on doit se battre pour que ces atrocités cessent. Il faut un cessez-le-feu, il faut mettre un terme », a renchéri Carlos Martens Bilongo.

Le partenariat franco- congolais encouragé

Selon ce parlementaire français, la délégation française, constituée notamment des parlementaires et de l’opposant Jean-Luc Mélenchon, est venue à Kinshasa pour accentuer le « trait d’union entre ma patrie, la France et la plus grande patrie francophone au monde (RDC) ».

« Il faut absolument que le lien soit fort. Au parlement français, je suis président du groupe d’amitié entre la France et la RDC, donc en tant que parlementaire je dois animer cette amitié-là. Et cette amitié entre nous, c’est quand on a les éléments de savoir si son ami va bien ou son ami va mal, et comment améliorer les choses », a fait savoir M. Bilongo.

Il a dans le même sens félicité le partenariat entre l’Université protestante du Congo (UPC) et une université de Paris sur le master en santé publique.

« Encore une fois, on voit un partenariat entre une université française et une Congolaise, qui sont à 6.000 km, mais qui arrivent à trouver un partenariat scientifique, quelque chose à saluer, et nous étions là aussi pour ça », a-t-il encouragé.

Carlos Martens Bilongo est originaire du Kongo central, une province de l’Ouest de la RDC. Le député français se dit intéressé par la population congolaise où près de 70% ont moins de 30 ans.


ACP / Provinces26rdc.com

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