Jean-Claude Masangu déchu de ses fonctions par le bureau national

Jean-Claude Masangu, l’ancien gouverneur de la Banque centrale, désigné il y a moins d’une une année, président et autorité morale de l’Union pour le Développement du Congo, UDECO en sigle, a été déchu de toutes ses fonctions, par le Bureau national du directoire politique du parti.

La décision prise samedi par les membres du collège des fondateurs et les co-fondateurs lors d’un congrès extraordinaire a été annoncée dimanche à Kinshasa par Venant Wabelo, membre co-fondateur et président fédéral de l’UDCO / Kongo Central. Une décision, dit-on, pour mettre fin à la dérive politique dans laquelle le leader déchu voulait embarquer le parti.

Et déjà, il a été décidé que le leadership du parti soit assuré collégialement pendant cette période de transition par le Bureau national du directoire politique sous la conduite du premier vice-président, Joseph Mudimbi, en attendant la convocation du congrès électif.

A l’issue de cette messe du parti, un réquisitoire cruel a été établi à l’encontre de l’ancien argentier congolais. Des mots durs pour qualifier l’échec de la gestion chaotique du parti par l’ex gouverneur. Népotisme, clientélisme, complaisance, égocentrisme dans la direction du parti et dans le traitement de dossiers de haute portée politique.

Dans la déclaration du collège des fondateurs de l’UDCO, Masangu a été crucifié davantage. L’homme est accusé de faire montre d’amateurisme politique, « de tribalisme outré en voulant donner au parti, dans ses faits et gestes, la coloration d’une association culturelle tribale et familiale, en mijotant des coups et des marches tribales contre les hauts cadres du parti actifs et clairvoyants ».

Pire que tout. Le président déchu est reproché d’avoir recruté dans les rangs de l’UDCO des opposants. Les fondateurs trouvent inacceptable que JC Masangu fasse de leur parti, une blanchisserie d’opposants politiques déguisés avec mission d’anéantir la force de l’UDCO en tant que l’une des principales formations politiques de la Majorité qui a, pourtant, toujours soutenu l’autorité morale et chef de l’état, Joseph Kabila.

La sortie du gouvernement issu du dialogue de l’Accord de la saint sylvestre a aggravé la crise. Avec 5 députés, l’UDCO ne compte aucun ministre dans le gouvernement Tshibala. « Une véritable humiliation », selon les cadres du parti. « Masangu était ailleurs, très loin du centre des Négociations parce que tout simplement il n’a aucune maitrise des rouages politiques du pays. C’est un néophyte », raconte l’un d’eux.

En plus, la base du parti disséminée à travers le pays le chargeait déjà depuis un temps, de mépris à l’endroit de cadres de premier rang de l’UDCO, du culte de personnalité, de l’abandon de l’esprit de camaraderie et de solidarité entre les membres.

Acte contraire à la ligne nationaliste et aux valeurs prônées par son initiateur, feu Banza Mukulay appelé affectueusement « Monsieur Tout Terrain et sans couleur ».

Rédaction

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