
L’ancien président congolais Joseph Kabila a présidé mercredi 15 octobre à Nairobi la clôture d’un conclave réunissant plusieurs forces politiques et sociales de la République démocratique du Congo. À l’issue de ces deux jours de travaux, les participants ont annoncé la création d’un nouveau mouvement politique baptisé « Sauvons la République Démocratique du Congo ». Dans leur déclaration finale, ils exigent le retrait de toutes les troupes étrangères et des mercenaires présents sur le territoire congolais.
Une inquiétude grandissante face à l’insécurité à l’Est
Le nouveau mouvement dénonce la détérioration continue de la situation sécuritaire dans l’est du pays, notamment dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, malgré les négociations de paix tenues à Doha entre le gouvernement congolais et le mouvement Alliance Fleuve Congo/M23. Ces pourparlers avaient abouti, en juillet dernier, à la signature d’une déclaration de principes visant à instaurer un cessez-le-feu.
« Nous constatons, avec gravité, l’aggravation de la crise sécuritaire malgré les engagements pris lors des négociations », a déclaré le mouvement dans son communiqué, tout en exprimant sa solidarité envers les populations victimes de violences dans l’est, mais aussi dans plusieurs autres régions du pays.
Des critiques directes envers le pouvoir en place
Les acteurs réunis autour de Joseph Kabila attribuent cette instabilité à une crise de légitimité et à la désarticulation institutionnelle qu’ils imputent au régime du président Félix Tshisekedi. Selon eux, la contestation électorale de 2023 et les velléités de modification de la Constitution ont fragilisé la cohésion nationale.
« La volonté du pouvoir d’engager une révision constitutionnelle dans un tel contexte fragilise davantage le pays », indique la déclaration, qui dénonce également la montée du tribalisme et des antagonismes communautaires.
Un dialogue sous conditions
En réponse à ces appels, Félix Tshisekedi a réaffirmé, devant la diaspora congolaise à Bruxelles, son refus de négocier avec des représentants liés à « l’agression étrangère ». Le chef de l’État a exigé que tout appel au dialogue passe d’abord par une condamnation claire des agresseurs, sans quoi aucune discussion ne serait envisageable.
« On ne fait pas de dialogue avec les émissaires des agresseurs », a-t-il martelé, estimant qu’un dialogue doit se tenir exclusivement entre Congolais unis contre l’agression.
Un contexte explosif
Cette passe d’armes intervient alors que la convocation d’un dialogue national est attendue depuis plusieurs semaines, conformément à la feuille de route proposée par les confessions religieuses. Pendant ce temps, les violences se poursuivent à l’Est, entraînant de nouveaux déplacements massifs de populations.
Afrik-Info.cd / Provinces26rdc.com
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