La CEMAC, Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, vient de prendre la décision d’interdire, dès le 1er janvier 2022, l’exportation de bois sous forme de grumes dans tous les pays du Bassin du Congo. Cette décision a été validée ce 18 septembre 2020 au cours d’une réunion des ministres en charge des Forêts, de l’industrie et de l’environnement d’Afrique centrale conduite par visioconférence par le camerounais Jules Doret Ndongo.
Au cours de cette rencontre, plusieurs autres décisions ont été prises. Il s’agit notamment de :
- Lancer des zones économiques spécialisées dans la transformation du bois, à l’image de la Zone de Nkok, près de Libreville ; des zones économiques spéciales pour installer les industries de 1ère, 2ème et 3ème transformation du bois.
- La décision portant création du Comité régional d’industrialisation durable de la filière bois dans le bassin du Congo (Crib) ainsi que le règlement portant développement des plantations forestières.
- La décision portant règlement désignant l’Ecole supérieure internationale de l’agriculture et des métiers du bois (Esiamb) comme institution universitaire sous- régionale dédiée à la formation professionnelle aux métiers du bois.
Pour rappel, le Bassin du Congo est le deuxième plus grand bassin fluvial du monde, après celui de l’Amazone. Il couvre une superficie de 3 730 500 km2 où vivent 93,2 millions d’habitants, avec des densités très variables selon les zones. Selon des données, il resterait environ 160 millions d’hectares dans le bassin du Congo, et l’Afrique centrale abriterait, environ 10 % de la biodiversité mondiale composée de : forêts de plaine et alluviales qui compteraient plus de 10 000 espèces de plantes supérieures dont 3000 endémiques.
Le secteur de l’exploitation forestière dans le bassin du Congo est caractérisé par une double configuration, avec, d’une part, un secteur formel à haute visibilité, presque exclusivement tourné vers l’exportation et dominé par de grands groupes industriels à capitaux étrangers, et d’autre part un secteur informel longtemps négligé et sous-estimé.
Historiquement, le secteur industriel a joué un rôle important dans le bassin du Congo. Il représente la plus vaste utilisation des terres en Afrique centrale avec environ 600 000 km2 de forêt en concession.
Le secteur de l’exploitation forestière industrielle en Afrique centrale produit en moyenne 8 millions de mètres cubes de bois chaque année. Après une période de lente croissance au cours des 15 dernières années, la production de bois en Afrique centrale a diminué d’environ 2,5 millions de mètres cubes en 2008 à cause de la crise financière internationale qui a affecté le marché du bois tropical. Cette baisse a été particulièrement importante dans les pays ayant de grands volumes d’exportation, tels que le Cameroun et le Gabon.
Malheureusement, le secteur de l’exploitation forestière industrielle en Afrique centrale fait face au phénomène d’exportation illicite de grumes qui constitue un manque à gagner pour le continent.
Ainsi, à l’issue de la visioconférence, les ministres sectoriels ont recommandé l’adoption de ces décisions auprès du conseil des ministres de l’Union économique d’Afrique centrale, afin d’en faire des actes communautaires. A terme, la sous-région parviendrait à une fiscalité forestière harmonisée. A cet effet, les ministres ont recommandé à la Commission de la CEMAC (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) d’élaborer des directives en matière de fiscalité forestière que les pays devront incorporer dans leur législation nationale.
Zoom – Eco /provinces26rdc.net
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