La République démocratique du Congo a besoin d’une économie qui émerge pour tirer profit de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), et passer de la rhétorique à l’action, a déclaré le ministre du Commerce extérieur mercredi, à Kinshasa, à la clôture du forum ZLECAF.
«La RDC a besoin d’une économie qui émerge pour tirer profit de la ZELCAF et passer de la rhétorique à l’action pour diversifier l’exportation. Nous en avons la grosse responsabilité en tant qu’Etat régulateur, agents économiques et redistributeurs. Sous le leadership du président Félix Antoine Tshisekedi, sortons de la rhétorique», a dit le ministre Jean-Lucien Bussa.
Il a demandé aux opérateurs économiques et entrepreneurs du secteur privé de travailler en synergie pour bénéficier des opportunités qu’offrent les marchés de la ZLECAF.
Jean-Lucien Bussa a également invité ses collègues à s’assumer en toute responsabilité afin de relever le défi majeur de la diversification économique pour son meilleur épanouissement en vue de développer les échanges commerciaux en termes de qualité et de densité.
Pour lui, il y a un lien entre l’échange et l’investissement, soulignant que sans investissement, il n’y a pas d’échange.
Bâtir les normes pour une politique fiscale efficace
De son coté, le directeur général de l’Agence nationale de promotion et investissement (ANAPI), Antony Nkinzo Kamole, a relevé que la RDC a un problème de normes sur les commerces et les investissements susceptibles de faire avancer le pays et de pouvoir se doter d’une politique fiscale capable de stimuler la production interne.
«Il y a des éléments que nous devons savoir, notamment que si on n’a pas une politique fiscale qui réponde aux besoins sociaux de la population, on va tuer à petit feu l’économie du pays. Nous devons donc bâtir des standards congolais et les faire accepter ailleurs. Nous devons promouvoir les secteurs ciblés produire le «Made in DRC», a-t-il préconisé.
Enumérant des avantages de la ZLECAF, le directeur général de l’ANAPI, a précisé, qu’elle amène non seulement l’expertise au pays, mais également, elle partage le risque, le coût et le bénéfice. Plus il y a des associés, plus il y a partage des bénéfices, a-t-il dit.
«Il faut que nous ayons à l’idée que nous allons voir la ZLECAF accélérée l’industrialisation de notre pays et le taux de mutualisation élevé. Il y aura aussi rapatriement des capitaux, création des emplois et élargissement des marchés», a ajouté M. Nkinzo.
Ce dernier a laissé entendre qu’il y a un certain nombre des textes pour lesquels la RDC doit maintenir le rythme des réformes car, a-t-il noté, il n’est pas question de gouvernance des lois, ni de système, mais plutôt une question d’homme ou d’individu. Le changement ou toute réforme a un coût, a-t-il conclu.
Ce forum de deux jours, a été organisé du 31 octobre au 1er novembre 2023, sous le haut patronage du chef de l’Etat, à travers le ministère du Commerce extérieur.
Il a été marqué par une exposition sur la sensibilisation de la zone de libre-échange continentale africaine avec comme thème : «La ZLECAF opportunités défis et facteur de succès pour la RDC».
Les ministères sectoriels, les organismes publics, notamment l’Agence nationale pour la promotion de l’exportation (ANAPEX), la FEC, Agence des zones économiques spéciales (AZES), l’ANAPI, le MONDE ACADÉMIQUE, ainsi que des opérateurs économiques et entrepreneurs ont pris part à ce forum.
La diversification de l’économie nationale souhaitée
Intervenant à l’ouverture des travaux mardi, le vice-Premier ministre en charge de l’Economie nationale a déclaré que le gouvernement de la RDC doit mettre tout en œuvre afin que le pays atteigne la souveraineté alimentaire.
«Nous devons atteindre la souveraineté alimentaire par la transformation de nos produits locaux, nous ne pouvons pas aveuglément ouvrir nos frontières n’importe comment sans pour autant concevoir des stratégies nationales avec les opérateurs économiques, pour savoir comment assurer la souveraineté alimentaire de notre pays et comment transformer les produits sur place», a dit Vital Kamerhe.
Il a également préconisé la diversification de l’économie nationale et la transformation des produits locaux pour atteindre cet objectif en vue de lutter durablement contre l’insécurité alimentaire.
En ce qui concerne la concrétisation de la ZLECAF, il faut mettre tous les mécanismes possibles qui conduiront la République démocratique du Congo à un changement, a dit Vital Kamerhe, soulignant en ce qui concerne l’exploitation agricole nationale que 80 millions de terres arables sont entrain de chômer.
«Nous devons mettre en œuvre tous les mécanismes économiques pour concrétiser la ZLECAF, ne nous pressions pas, car la mondialisation c’est un terme très flatteur. Lorsqu’on fait la mondialisation, les pays qui avaient déjà de l’avance vont s’enrichir davantage et les pays qui n’ont pas compris qu’ils devaient se réveiller vont s’en appauvrir davantage», a-t-il indiqué.
Le vice-Premier ministre en a voulu pour illustration, l’Asie qui s’est réveillé autour des géants chinois et indien.
Pour lui, toute théorie économique qui n’a pas comme finalité l’amélioration des conditions des vies de la population, est une chimère, et que la population n’a pas besoin des explications du cadre macroéconomique.
Selon Vital Kamerhe, la ZLECAF n’est pas une mauvaise chose, car, les obstacles d’aujourd’hui doivent être considérés comme des avantages pour être transformés en opportunités et aller de l’avant. Le premier enjeu, a-t-il relevé, est l’obstacle des taxes toxiques qui sont innombrables et font que les opérateurs économiques de la RDC préfèrent logés leurs revenus dans des banques de l’extérieur du pays.
ACP/Provinces26rdc.com
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