Avec au moins 200 morts et plus de 1 000 blessés selon l’OMS, la bataille de Tripoli ne baisse pas en intensité. Samedi 20 avril, elle a même connu un regain de tension. Le gouvernement d’union nationale a mené sa contre-offensive sur le terrain.
Le gouvernement d’union nationale (GNA) avait promis une vaste contre-offensive, elle s’est matérialisée sur le terrain samedi. Dès la matinée, ses forces ont fait reculer celles du maréchal Haftar. Difficile à quantifier, mais visiblement de quelques kilomètres, notamment dans le secteur d’Ain Zara dans la banlieue sud de Tripoli. L’armée nationale libyenne aurait ici perdu quelques positions mais sans le confirmer. L’ANL confirme en tout cas de violents combats.
Toujours dans cette banlieue sud de la capitale, les soutiens du gouvernement ont aussi avancé à Wadi Rabie. C’est ici la Force de protection de Tripoli, une coalition de milices épaulée par la force antiterroriste de la ville de Misrata, qui est à la manœuvre.
Des combats au sol mais dans les airs également. Les forces liées au gouvernement d’union nationale ont mené une série de frappes, notamment au sud de Gharian, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tripoli. Il s’agit d’une base arrière des hommes du maréchal Haftar, importante donc pour l’approvisionnement sur les lignes de front.
Et puis des raids du gouvernement ont également été constatés contre la base aérienne d’al-Watiya, cette base proche de la frontière tunisienne aux mains de l’armée nationale libyenne et qui lui est indispensable pour ses efforts aériens.
Les soins des blessés pris en charge par le gouvernement
La guerre est partie pour durer et Tripoli se prépare en conséquence. Le gouvernement prend en charge le coût des blessés, autant pour remercier ses « défenseurs » que pour permettre aux civils de continuer à profiter des hôpitaux.
Les détonations se sont fait entendre depuis le parking de l’hôpital d’Abou Salim, au sud de Tripoli, samedi en milieu d’après-midi. Pas de quoi mettre en alerte le personnel médical. Malgré l’intensification des combats, l’hôpital, le plus proche de la zone de front sud, ne sert qu’à fournir les premiers soins. Les blessés sont aussitôt emmenés dans les cliniques privées situées en ville. Pour ne pas engorger les établissements publics, mais aussi par manque de matériel, comme des poches de sang.
Jamal, touché par un éclat d’obus à la jambe droite alors qu’il défendait la ville de Ben Gashir, à 30 km au sud de Tripoli, fume tranquillement en bas de l’entrée de la clinique Al Mokhtar. Elle accueille des dizaines de blessés, selon l’administration. Le combattant refuse de parler dans un micro, mais ne se fait pas prier pour parler de la bataille. Des combats moins difficiles que la campagne contre l’organisation État islamique à Syrte en 2016, assure-t-il. Membre d’un groupe armé de la puissante ville de Misrata, à 200 km à l’est de Tripoli, Jamal assure n’avoir pour le moment assisté à aucun combat rapproché. Le seul risque qu’il pointe, ce sont les dommages des roquettes et des obus. Les tiges de fer qui sortent de son mollet en attestent.
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