L’opposition promet de vite désigner un candidat commun pour maximiser ses chances

S’achemine-t-on vers une méga coalition politique et électorale de l’opposition à l’instar de celle déjà opérationnelle de la majorité présidentielle (Front Commun pour le Congo)?

Un projet dans ce sens vient de prendre forme en Belgique. Une méga coalition politique et électorale de l’opposition est en gestation.

Réunis mercredi 12 septembre à Bruxelles, les principaux leaders de l’opposition congolaise ont promis de désigner rapidement un candidat commun dans la perspective des élections générales de décembre prochain auxquelles le président sortant Joseph Kabila, fin mandat depuis 2016, ne prendra pas part.

Le candidat commun de l’opposition sera désigné sur la base d’une vision partagée qui sera coulée sous forme de programme commun de l’opposition, ainsi se sont convenus Félix Tshisekedi (UDPS), Vital Kamerhe (UNC), Moïse Katumbi (Ensemble), Jean Pierre Bemba (MLC), Adolphe Muzito (Nouvel Élan) et Antipas Mbusa Nyamwisi (RCD).

» Les leaders de l’opposition ont convenu de s’accorder en vue de la désignation irréversible, dans les meilleurs délais, sur une vision partagée et un programme harmonisé du candidat commun de l’Opposition à une élection présidentielle crédible, dans le souci de maximiser les chances de gagner et répondre aux attentes, de la population de vivre une véritable alternance  », ont ils écrit dans le communiqué qui a sanctionné la fin de leurs travaux dans la capitale belge.

Cette fois-ci, les opposants semblent donc déterminés à mettre toutes les chances de leurs côtés pour concrétiser la première alternance pacifique au pouvoir en RDC.

Pour cela, ils doivent notamment mettre de côté leurs égos réputés surdimensionnés.
Lors des élections générales de 2006 comme celles de 2011, l’opposition n’avait pas su parler d’une même voix.
C’est en ordre dispersé qu’elle était allée aux 2 précédentes élections (2006 & 2011).

C’est une des raisons, à côté des irrégularités qui avaient entaché les scrutins, qui avait expliqué sa défaite à ces 2 consultations électorales, selon plusieurs observateurs.

En 2006, l’UDPS qui avait boycotté les élections, n’avait pas donné des consignes de vote en faveur du MLC ou de l’UN (Union pour la Nation, plateforme électorale qui soutenait Bemba face à Kabila).

En 2011, l’UNC et l’UDPS n’étaient pas capables de s’accorder sur une candidature commune alors que le mode de scrutin présidentiel était passé de 2 tours à 1 tour.

Va-t-elle cette fois-ci réussir à faire taire ses vieux démons qui la pousse à se déchirer à la veille des élections.
Se laissera-t-elle diviser et manipuler une fois encore par le pouvoir ?

L’expérience amère de Genval, qui avait donné naissance à la plus grande plateforme politique de l’opposition en 2016, le Rassemblement, est encore là pour rappeler à l’opinion que l’unité de l’opposition est souvent factice.
Elle se fait souvent pour un positionnement en vue de mieux se vendre au pouvoir.

Mais à 3 mois et demi des élections, l’opposition est en retard et plusieurs écueils demeurent dans le processus électoral tel que piloté par la CENI.

Les 6 leaders couvrent les principaux espaces sociologiques de la RDC.
Si jamais, cette coalition politique et électorale de l’opposition voyait le jour, ça sera un véritable rouleau compresseur politique.

Toutefois, les opposants continuent à poser un certain nombre des préalables pour leur participation à ses élections.
Il s’agit notamment de l’abandon de la machine à voter, du nettoyage du fichier électoral et de l’inclusivité des élections.

Machine à voter ou pas, fichier nettoyé ou pas, inclusivité ou pas ; si l’opposition s’unit autour d’un candidat unique et d’un programme commun ; aucun stratagème du gouvernement ne saurait empêcher l’alternance politique.

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