RDC : Agnès Tshisekedi- Kabund : la guerre ?

Rien ne vas entre la famille Tshisekedi et le Président ai de L’UDPS. La descente, mercredi soir, de la Garde Présidentielle à la résidence du premier vice-président de l’Assemblée nationale n’est que le reflet de ce climat de méfiance qui règne, depuis quelques temps, entre les Tshisekedi et l’actuel homme fort du parti laissé par leur défunt père.

En effet, mardi en début de soirée sur l’arrêt Baramoto, route des poids lourds, le cortège de Kabund croise une Jeep qui roule en sens contraire. La Range rover, de couleur grise, immatriculée 4873AA24 a à son bord, un élément de la garde républicaine. C’est le garde du corps de Agnès Tshisekedi, sœur du chef de l’État.

Les policiers commis à la sécurité du premier vice-président de l’assemblée nationale brutalise le militaire, le désarme et l’arrête. La vidéo circule sur la toile et fait le buzz sur les réseaux sociaux.

Il sied de rappeler que juste à cet endroit, à quelques mètres près, la même garde de Kabund avait troué, il y a quelques mois, les pneus d’une voiture qui gênait la circulation… c’était la Jeep de Madame Marthe Kasalu, mère du chef de l’État.

Épilogue

Le comportement de Kabund et la brutalité de sa garde étaient donc de trop pour les Tshisekedi.

Humiliée du fait de l’arrestation de son garde du corps, Agnès Tshisekedi qui constate quelques casses sur son véhicule, téléphone à son frère, Félix, qui est à Lilongwe au Malawi au sommet de la SADC, selon une source.

Et la « haute hiérarchie », renchérit notre source, a ordonné l’arrestation de ces policiers.

C’est alors que le haut commandement de la garde républicaine organise une expédition chez Kabund, affirme la même source

Les éléments de la garde républicaine, lourdement armés, débarquent à la résidence du Vice Président de l’Assemblée nationale. La garde de Kabund résiste pour un premier temps. Il s’ensuit alors un échange de tirs. Les militaires réussissent à neutraliser les policiers, saccagent, au passage, la résidence de Kabund.

Pas de réaction jusque là du haut commandement de l’armée, encore moins celle de la police.

Jean-Marc Kabund soutenu par la classe politique après le sabotage de sa résidence privée

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Le premier vice-président de l’Assemblée Nationale et président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) reçoit depuis le mercredi 12 janvier tard la nuit de nombreux soutiens de la classe politique après le saccage de sa résidence par quelques militaires de la Garde Présidentielle. Si certains sont descendus sur place pour le réconforter, d’autres l’ont manifesté via différents canaux.

Seth Kikuni est parmi les premiers à réagir après avoir visionné les images qui circulaient dans les réseaux sociaux : « l’intrusion (la barbarie) de la Garde Républicaine dans la résidence de Kabund est un acte inacceptable (dangereux) que tous les acteurs politiques doivent condamner de façon unanime. Dans un Etat de droit, les militaires ne peuvent pas se substituer à la justice ni se comporter en électron libre », déplore l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2018.

Carbone béni, défenseur des droits de l’homme et activiste s’est rendu ce jeudi matin 13 janvier à la résidence de Jean-Marc Kabund pour s’enquérir de la situation. Il constate qu’il y a eu « violation de domicile » et y a trouvé une « maison saccagée et une famille très traumatisée ». Il pense que l’armée ne peut pas se faire justice toute seule.

Le secrétaire général de l’UDPS Augustin Kabuya est également à ses côtés depuis la nuit du 12 janvier. L’ex-gouverneur de la province du Kongo Central Atou Matubuana était à ses côtés dans la matinée.

La société civile condamne quant à elle tout ce qui est arrivé et demande à la justice de se saisir du dossier. C’est le cas de l’Association Congolaise pour l’accès à la Justice (ACAJ) : « nous condamnons la violation du domicile du premier Vice-Président de l’Assemblée Nationale par les éléments de la Garde Républicaine. Dans un État de Droit, nul ne peut se rendre justice par soi-même! Nous demandons à l’Auditeur Général des FARDC ( Forces Armées de la RDC) d’y amorcer une enquête pénale ».

Jean-Claude Katende de l’ASADHO déplore un Etat défaillant : « ce qui est arrivé à monsieur Kabund et militaires (GR) démontre l’état d’esprit non républicain des uns et des autres. Personne n’a le droit de régler le compte à un autre citoyen ou institution sans recourir à la justice. Ce qui s’est passé montre que nous sommes dans une jungle », déclare-t-il.

Certaines sources annoncent que le Président de la République devrait voir le 1er vice-président de l’Assemblée Nationale afin d’échanger et calmer le jeu. Entre-temps les militants de l’UDPS ont élu domicile chez Kabund dans la commune de Limete pour le sécuriser.

Rappel des faits

Tout commence le matin du 12 janvier sur la route Poids Lourds à Kingabwa dans la commune de Limete. Selon les vidéos, Agnès Tshisekedi, membre de la famille présidentielle, roule à contresens de la route pour éviter les embouteillages. Son véhicule roulant dans le mauvais sens croise le cortège de Jean-Marc Kabund, premier vice-président de l’Assemblée Nationale et président de l’UDPS, parti présidentiel. D’après les témoins, la garde de Jean-Marc Kabund aurait demandé à Agnès Tshisekedi sécurisée par un militaire de la Garde Républicaine de rentrer dans l’ordre, mais son cortège aurait refusé d’obtempérer. S’en suivra une altercation musclée entre les policiers de la garde Kabund qui sont arrivés à désarmer le militaire. La scène était filmée. Les témoins racontent également que le militaire aurait été tabassé et emprisonné par les policiers.

La Garde Républicaine aurait mal digéré l’incident. Tard la nuit, une cinquantaine d’éléments de la Garde Républicaine se sont rendus à la résidence du président de l’UDPS Kabund où ils ont arrêté policiers et personnel civil sur place avant de saccager tout après leur passage.


24sur24.cd / Provinces26rdc.net

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