Quelques heures après l’adresse du chef de l’État à la nation congolaise dans la nuit de jeudi 12 octobre 2023, la société civile de la commune de Bulengera en ville de Butembo (Nord-Kivu), n’a pas tardé à exprimer son mécontentement sur les décisions du Président Félix-Antoine Tshisekedi sur l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri.
Pour le président de cette structure citoyenne, « la demande de la population de ces deux provinces était simple et unique: la levée de cette mesure exceptionnelle parce qu’elle a lamentablement montré ses limites ». Visiblement insatisfait, John Kameta déplore le fait que l’autorité suprême de la RDC n’a pas été explicite dans son allocution.
« Le chef de l’État n’a pas précisé les entités qui sont concernées par l’allègement de l’état de siège. Mais aussi, il n’a pas dit quand les autorités civiles vont prendre la gestion de ces entités territoriales décentralisées. Nous craignons que cela puisse prendre encore beaucoup de temps », dit John Kameta qui ne voit pas les choses au clair.
Par ailleurs, cet acteur social estime qu’avant que les autorités civiles reprennent la gestion des entités territoriales décentralisées, l’Inspection Générale des Finances (IGF) devrait mener un audit financier auprès des animateurs de l’état de siège au courant de leurs deux années de règne.
« Nous devons savoir comment l’argent perçu du contribuable a été géré. S’il s’avère qu’il y a des animateurs de l’état de sièges trempés dans le détournement des fonds ou coulage des recettes, la justice doit être appliquée » exhorte le président de la société civile de la commune de Bulengera.
À titre de rappel, le président de la République Démocratique du Congo a décidé d’alléger de manière progressive et graduelle le régime de restriction de l’état de siège afin de privilégier les meilleures garanties des poursuites de maintien d’une pression maximale sur l’ennemi. Felix Tshisekedi indique que ce dispositif transitoire va consister au rétablissement de l’ autorité civile dans les entités territoriales décentralisées, qui sont déjà sécurisées et sous contrôle des FARDC.
Cette décision intervient après la tenue d’une table ronde sur l’état de siège convoquée par le Premier Ministre Sama Lukonde Kyenge, impliquant plusieurs acteurs sociopolitiques des Nord-Kivu et Ituri. D’aucuns pensent que cette table ronde ne fût qu’une perte de temps, d’autant plus que plusieurs intervenants dans ces assises avaient exigé la levée pure et simple de cette mesure exceptionnelle de sécurité. Par surprise, les ministres et assemblées provinciales de ces deux provinces ne vont pas être opérationnels à quelques jours des élections générales prévues en décembre 2023.
Opinion Info / Provinces26rdc.com
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