RDC : Bancarisation de la paie des agents de l’Etat ( les parties prenantes en atelier d’évaluation à Kinshasa)

Pour la troisième fois depuis la mise en œuvre de la réforme sur la bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat, les parties prenantes au processus se retrouvent depuis le 6 février à Kinshasa pour un atelier annuel d’évaluation de la mise en œuvre de la reforme sur la bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat. La cérémonie officielle de lancement de cet atelier a été présidée par le ministre du Budget, Pierre Kangudia Mbayi.

Pendant trois jours soit du 6 au 8 février, les participants à cet atelier échangent sur plusieurs matières devant leur permettre de s’imprégner de l’évolution du processus de bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat.

Dans son allocution de circonstance, le ministre du Budget, Pierre Kangudia, a salué le travail abattu par toutes les parties prenantes dans le processus de la bancarisation. Il a invité les uns et les autres à consolider les actes de la réforme sur la bancarisation de la paie.

Pour sa part, le président du Comité de suivi de la paie, Jean-Louis Kayembe wa Kayembe, a noté un taux de bancarisation de 88,8% des effectifs de l’Etat à fin décembre 2018. Ce, malgré la résistance de certains services restés longtemps en dehors de la réforme en prétextant la complexité et la sensibilité de leurs secteurs respectifs.

L’avantage le plus intéressant et qui a motivé plusieurs structures et institutions à réclamer la bancarisation de leur paie, a ajouté le président du comité de suivi de la paie, c’est l’accès au crédit sans exigence de collatéral.

« L’évaluation globale et plus profonde de la réforme, au-delà des exercices sectoriels organisés ponctuellement par le Comité de suivi de la paie dans le cadre de ses attributions, avec la participation active de toutes les parties prenantes, tombe donc à point nommé pour apprécier les évolutions et entrevoir de meilleures perspectives en termes de consolidation des acquis et de propositions réalistes pour faire progresser la réforme malgré la sous-bancarisation du pays, le déficit en infrastructures de base et l’insécurité dans certaines zones », a déclaré Jean-Louis Kayembe.

Et d’ajouter : « A ce jour, on ne compte plus les agents ayant obtenu et remboursé leurs crédits auprès de leurs banquiers sans qu’ils ne soient obligés de placer en garantie tel ou tel autre bien, la domiciliation de leurs rémunérations étant largement suffisante », s’est félicité Jean-Louis Kayembe.

Le processus de bancarisation a été lancé en août 2011 avec la paie des institutions politiques pour un effectif de 2.444 unités.

En juillet 2012, le Gouvernement a accéléré le rythme de la réforme avec 141.785 unités. La bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat en provinces est intervenue au mois d’octobre 2012, soit 15 mois après le lancement de la réforme à Kinshasa. Ce temps a été nécessaire à la consolidation des acquis de la réforme dans la capitale et à l’amélioration du suivi de sa mise en œuvre afin d’éviter de transplanter les insuffisances observées au départ dans les autres points prévus dans le chronogramme.

Au mois d’octobre 2012, seuls les chefs-lieux des provinces ont été concernés en intégrant quelques services centraux et le SECOPE avant de pouvoir étendre, par la suite, les opérations à l’arrière-pays ainsi qu’au reste des administrations.
Il faut noter que dès le départ, la réforme s’est voulue ambitieuse, à la mesure du défi qu’elle était appelée à relever.

Et pourtant, les obstacles à franchir étaient de taille. Il eut donc fallu une volonté politique ferme, une détermination indéfectible, une franche collaboration des parties prenantes et une bonne coordination des actions pour qu’on en arrive aux acquis actuels, comparativement à fin 2016, pour ne remonter que jusque là.

Au nombre des résultats de la bancarisation, l’on note un cumul de CDF 125,2 milliards logés dans le compte reliquats paie de salaires ; près de 90,0% des effectifs totaux payés par voie bancaire alors que le seuil des 80,0 % paraissait impossible à atteindre ; 8,3% des effectifs dont le Trésor supporte encore les frais de tenue de compte contre 18,0% à fin 2016.

La bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat est un vaste projet qui s’inscrit dans le cadre des réformes institutionnelles prônées par le gouvernement en vue de renforcer l’efficacité de l’Etat.

Elle vise le respect du critère continu du Programme économique du gouvernement, relatif à la non accumulation des arriérés de salaires. Ce qui implique l’harmonisation préalable du circuit de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat.

La bancarisation est donc un vaste chantier qui, en perspective, modernise l’Administration publique, élargit le secteur financier et bancaire, restaure le tissu économique de l’arrière pays et jette les bases de la décentralisation.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*