
Ce mercredi 24 avril, c’était le tout du personnel soignant de Butembo et environs d’exprimer leur désapprobation en descendant dans la rue jusqu’à la mairie de Butembo. Les condamnations se poursuivent après les attaques des centres de Traitement d’Ebola et agressions et meurtres de certains agents de certains agents engagés dans la riposte dans la ville de Butembo et environs au Grand-Nord du Nord-Kivu.
Dans leur mémorandum, ces médecins, infirmiers et autres engagés dans cette riposte, notent qu’au cours de leur dernière réunion du 20 avril, ils ont constaté que leur sécurité au lieu du travail n’est pas assurée. Plusieurs attaques, même des morts alors que cette maladie fait aussi des victimes parmi eux.
« Nous venons d’enregistrer des cas de décès, tant du côté infirmier que du côté médical. En effet un infirmier titulaire a été tué en zone de santé de Vuhovi devant son épouse pour avoir appel à l’équipe de riposte et référer un cas de suspect de maladie à virus Ebola. Plusieurs infirmiers ont été tabassés alors qu’ils exerçaient leur fonction bénévole dans les structures de soin. Le dernier cas en date est celui d’un expatrié camerounais, docteur Richard Muzoko tué crapuleusement en pleine réunion dans l’hôpital et deux autres infirmiers blessés par la même occasion dont la situation sanitaire est promettant. La population s’en prend à nous sans motif valable. Elle pense que nous sommes à la base de la propagation de la maladie à virus Ebola et promet de s’attaquer à certains d’entre nous partout où nous nous trouvons jusque même dans nos domiciles. Or, il est prouvé que 10% de ceux qui meurent d’Ebola sont constitués du personnel soignant et leurs familiers » se plaint le personnel soignant de Butembo et environs.

Pour ce personnel soignant, la maladie à virus Ebola est une réalité à Butembo et affecte tout le monde sans discrimination.
«Nous demandons aux autorités politico administratives (Le président de la République à travers le maire de Butembo) de garantir notre sécurité à travers les services de sécurité. De diligenter une enquête afin d’identifier les malfaiteurs qui ont ôté la vie à l’infirmier titulaire de Vuhovi et au docteur Richard afin qu’ils soient déférés devant la justice. D’organiser un dialogue social pour réduire la résistance de la population face à la maladie à virus Ebola et de déployer une prime de risque pour tout le personnel soignant de la partie se trouvant dans la zone où sévit la maladie à virus Ebola vu le risque constant auquel le personnel et leurs enfants sont exposés à domicile…si la sécurité n’est pas assurée, nous entrons dans la grève sèche dans la première semaine du mois de Mai», dit le mémorandum lu par le Docteur Kalima Nzanzu de l’ordre des médecins.
Le maire de Butembo qui a reçu le mémorandum a regretté la situation que traverse le personnel soignant de son entité, car leur métier est celui de sauver des vies des populations. Il a rassuré que tous ces faits cités interpellent au plus haut point l’autorité.
Il appelle à la conjugaison des efforts pour sensibiliser les populations de Butembo pour le changement des mentalités. Il a mis en garde tous ceux qui continuent à insécurité le personnel soignant en promettant des procès publics contre tous ceux qui ont été arrêtés dans le cadre de l’assassinat du docteur Richard.
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