RDC : Déclaré recevable, le budget 2022 renvoyé à l’Ecofin de l’Assemblée nationale pour toilettage

Ce jeudi 18 novembre 2021, le budget de la République démocratique du Congo pour l’exercice 2022 a été déclaré « recevable »par les députés nationaux. Ledit budget est évalué à 20 682,6 milliards de Francs congolais (CDF), soit 10 milliards USD, dont les recettes doivent être mobilisées.

En ce qui concerne les crédits alloués au troisième poste de dépense, la Défense nationale, Sama Lukonde rapporte des accroissements de l’ordre de 22,62% et 32,47%.

« Il sied, cependant, de signaler que, par rapport à l’exercice 2021, les secteurs de la Défense Nationale et de la Sécurité connaissent respectivement des accroissements des crédits de l’ordre de 22,62% et 32,47%. La Défense tout particulièrement, constitue le troisième poste de dépenses après respectivement l’éducation et la santé », a signalé Sama Lukonde répondant, ce jeudi 18 novembre 2021, aux préoccupations des députés nationaux soulevées lors du débat général sur le projet de loi des finances de l’exercice 2022.

Le chef du gouvernement indique également que d’autres dépenses liées à la Défense nationale sont exécutées sur d’autres lignes de crédit logées au ministère du Budget.

« Il y a lieu d’ajouter que d’autres dépenses liées au secteur de la sécurité, considérées comme dépenses de souveraineté, sont exécutées sur d’autres lignes de crédit logées au ministère du Budget, notamment dans le cadre des charges communes, des dépenses courantes et des crédits centralisés.

À ce sujet, votre gouvernement s’appuiera sur la sagesse des élus du peuple, afin d’assurer l’atteinte de tous ses objectifs, dans le cadre de la sécurisation de notre pays », a dit le Premier ministre.

Signalons que lors du débat général sur le projet de loi des finances de l’exercice 2022, les députés avaient évoqué plusieurs préoccupations quant à l’enveloppe allouée à la Défense qui n’est que de 3%, alors que le pays fait face à l’insécurité énorme dans sa partie orientale où deux provinces, à savoir l’Ituri et le Nord-Kivu, sont placées sous état de siège.

Il sied de noter que le budget de la République démocratique du Congo pour l’exercice 2022 est envoyé à la commission économique, financière et contrôle budgétaire pour toilettage, de corriger les déséquilibres soulevés.

La commission a 15 jours à dater de ce vendredi 19 novembre pour rendre son rapport.

‘’le Gouvernement s’est engagé à mobiliser dans 3 ans, environ 36,5 milliards de dollars américains, soit une moyenne annuelle de 12 milliards’’ (Sama Lukonde)

Le Premier ministre Sama Lukonde a  répondu, ce jeudi,  aux différentes préoccupations soulevées lundi par les députés nationaux, lors de la présentation de la Loi des finances  2022.

Concernant  la consistance du budget, évaluée cette fois-ci  à 10 milliards de dollars américains, le Premier ministre Jean Michel Sama Lukonde a fait savoir  que le Gouvernement, qu’il conduit, s’est engagé, dans un horizon de trois ans, à mobiliser les recettes de l’Etat à environ 36,5 milliards de dollars américains, soit une moyenne annuelle de 12 milliards.

Ce budget de 10 milliards de dollars américains, mais c’est sans compter les 2 milliards de dollars américains  pour le compte des provinces et entités territoriales décentralisées.

Budget 2022 : la répartition n’est pas équitable

La répartition des dépenses, mieux la répartition du budget 2022, ne prend pas en compte les secteurs clés,  remettant ainsi au dernier plan, les préoccupations de la population.

Pourtant dans son discours de présentation dudit budget, le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde laisse croire que cette Loi des Finances a été réalisée par rapport à la volonté du chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi, d’offrir à la nation congolaise, de nouvelles perspectives d’avenir face à la profonde crise politique et socio-économique dans laquelle elle était plongée. en rapport avec le bien-être de la population.
Plus loin, le chef du gouvernement fait croire que ce budget va matérialiser la vision du président de la République, qui vise le bien-être de la population.

 » A travers ce projet de Loi des Finances, le gouvernement de la République entend marquer sa volonté de donner suite à ses engagements pris devant la représentation nationale, conformément à la vision de Son Excellente Monsieur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, président de la République, chef de l’État. Ces engagements – vous le savez -, ne vise qu’une seule chose : l’amélioration du bien-être de la population, le chef de l’État ayant placé l’homme au centre de son action « , a notamment dit le Premier ministre.

Mais en réalité, les propos du chef du gouvernement ne corroborent pas avec l’affectation, mieux la répartition des recettes, laquelle ne tient pas compte d’équilibre.

Une répartition fantaisiste

S’agissant de la répartition, 38% de ce budget est réservé uniquement au fonctionnement des institutions de la République.
Dans ce quota, la présidence de la République s’arroge la part du lion, à travers les agences créées pour le besoin de la cause, en l’occurrence l’Agence de lutte contre les changements des mentalités ; l’Agence de lutte contre la corruption ainsi que l’IGF (Inspection générale des finances).

En clair, le fonctionnement des institutions se chiffre à 873,1 milliards de Francs congolais ; le fonctionnement des ministères et le financement des réformes à 913,8 milliards de Francs congolais et les charges communes à 241,1 milliards de Francs congolais.

Par contre, la bourse d’étude sera financée par une maigre somme de 15 milliards de Francs congolais, même montant alloué pour l’opération de la mise à la retraite des fonctionnaires de l’État. Pourtant, les dépenses d’investissements passent de 7.182,2 milliards de Francs congolais par rapport à l’année 2021, où elles se situaient à 4.271,3 milliards de Francs congolais, soit un taux d’accroissement de 68% ; alors que la rémunération des agents et fonctionnaires de l’État ne prend que 5.789,1 milliards de Francs congolais par rapport à 2021, où elle se chiffrait à 5.193,3 milliards de Francs congolais, soit un taux d’accroissement de 11,5% seulement.

Mais il sied de souligner que cette enveloppe intègre également le recrutement et la mise à la retraite au sein de l’Administration Publique, de l’Armee et de la Police ainsi que la poursuite de la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement primaire.
Comme pour affirmer que la répartition n’est pas équitable et devait être revu. Mais hélas.

Majoration des dépenses des institutions

En outre, il faut épingler dans cette répartition inéquitable, la majoration des dépenses au niveau des institutions publiques. Comme pour affirmer que, le projet de Loi des finances pour l’exercice budgétaire 2022, ne tient pas compte de la réduction du train de vie des institutions, pourtant exigée par plusieurs partenaires locaux et extérieures de la RDC.

En effet, si l’ensemble de ces institutions connaissent une augmentation substantielle de leurs allocations, il y a lieu de dénoncer également la prise en compte de certaines institutions dont l’existence ne se justifie plus. Ce qui suscite une interrogation sur la réelle volonté du gouvernement de la République, d’honorer son engagement pour la réduction du train de vie de l’Etat.

Sur les recettes fiscales par exemple, les impôts sur les rémunérations sont faiblement mobilisés : 27,9%. Sur les recettes non fiscales, les recettes de participation ne représentent que 1,9% des recettes ; alors que la RDC dispose de beaucoup de part dans les entreprises minières, au niveau des augmentations.

A elle seule, la présidence passe de 158 millions de dollars à 262 millions de dollars, la Primature de 39 millions de dollars à 48 millions de dollars, l’Assemblée nationale de 176 millions de dollars à 210 millions de dollars.

Certaines de ces majorations peuvent se justifier par le taux d’exécution des budgets précédents ; mais cependant, il en ressort que bien souvent, la nature de ces dépenses reste budgétivore.

 

provinces26rdc.net

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