Des coups de feu ont été tiré ce lundi 8 avril au siège de l’Assemblée provinciale de Lubumbashi, à deux jours de l’élection des gouverneurs de province, ce mercredi 10 avril, par les assemblées provinciales.
Selon les premières informations reçues, des heurts entre partisans de l’UDPS, du président Félix Tshisekedi, et militants du PPRD, du « Président honoraire », Joseph Kabila, ont obligé la police de Lubumbashi à faire usage de grenades lacrymogènes pour disperser les militants des deux partis. Ceux-ci sont officiellement alliés.
Des coups de feu ont été tirés peu avant le début des discours officiels des candidats gouverneurs, alors que les militants des deux partis avaient apparemment mis le feu aux affiches du candidat de la formation adverse: Coco Mulongo, député national UDPS pour le Haut-Katanga, et Jacques Kyabula pour le FCC (Coalition kabiliste regroupée autour du PPRD), ministre provincial sortant des Finances. Sont également candidats l’ex-prisonnier politique récemment libéré Jean-Claude Muyambo, qui se présente au nom d’Ensemble (pro-Moïse Katumbi, l’ex-gouverneur du Grand Katanga contraint à l’exil lorsqu’il est devenu le principal rival de Joseph Kabila); Jean-Claude Kazembe, qui se présente comme indépendant bien qu’il soit président du parti Conakat (tshombiste); Callixte Mukasa, ex-PDG de la Gécamines, indépendant.
L’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs était prévue le 26 mars mais a été post-posée à la suite de la suspension temporaire des sénatoriales par le président Felix Tshisekedi en raison du scandale provoqué par les achats échontés de voix de députés provinciaux (qui élisent les sénateurs nationaux et les gouverneurs de province). L’UDPS avait constaté qu’elle ne disposait, in fine, que d’un seul élu au lieu de la dizaine sur laquelle elle pouvait légitimement compter à partir de ses « élus » provinciaux, contre 90 sénateurs sur 108 pour le FCC kabiliste.
Rappelons que, comme ceux de la présidentielle, les résultats des législatives nationale et provinciales ne sont que ceux proclamés par la Ceni (Commission électorale nationale indépendante), qui ne les a toujours pas prouvés puisqu’elle n’a toujours pas rendus publics les résultats des élections du 30 décembre bureau électoral par bureau électoral comme la loi l’y oblige pourtant. Elle confirme ainsi a contrario l’existence d’un accord entre Joseph Kabila et Felix Tshisekedi pour que ce dernier se voie proclamé Président de la république malgré sa défaite électorale et, en échange, que le premier dispose du pouvoir législatif.
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