Est-ce que les élections auront lieu le 20 décembre ? A un peu moins de deux mois du scrutin, la récurrence de cette question paraît trahir le doute d’une bonne frange de l’opinion rd congolaise quant à la tenue des élections à l’échéance constitutionnelle.
Un scepticisme qui n’a rien à voir avec le doute par principe cher à René Descartes. Un doute qui n’a pas pour moteur essentiel la posture de saint Thomas à laquelle nombre de Congolais ont fini, bien malgré eux, par adhérer du fait de tonnes de promesses non tenues.
Ici, le doute est le fait d’une météo politique illisible. Les prévisionnistes ne savent pas grand-chose du temps qu’il fera dans les prochains jours. Les paramètres de prévision devenant de plus en plus inopérants. Bonjour le flottement !
Il y a d’abord, cette délibération de la Cour constitutionnelle susceptible à laquelle tout le pays est suspendu. Du verdict de la Haute cour dépendra sans doute la suite des événements.
Ensuite, qui dit élection, dit l’argent, véritable nerf de la guerre. La CENI dispose-t-elle de la totalité de ressources pour parachever son travail ? Pas sûr, à en juger par moult confidences qui fuitent de la centrale électorale. Inquiétant alors que le compte à rebours a déjà commencé. Croisons les doigts pour que le « miracle nzombo le soir » se produise une fois de plus.
La lecture de la météo est rendue difficile aussi du fait d’hypothèques politico-sécuritaires qui planent sur le pays. Comme dans un effet boomerang, les comptes mal soldés du « compromis à l’africaine » ressurgissent et hantent les esprits de toutes les parties prenantes au « deal » . Quelle sera l’issue de ce règlement des comptes dont l’une des manifestations est la béatification frisant la canonisation des « honnis » et « bannis » emblématiques du Régime Kabila-fils ? Qui aurait cru qu’Eddy Kapend – pour ne citer que le cas le plus en vue – serait … ennobli ?
Ce n’est pas tout. Pas de lueur d’espoir dans l’Est où le redoux annoncé s’est avéré un leurre. Le régime d’heur pour les commanditaires et divers bénéficiaires de la guerre-business et de malheur pour l’écrasante majorité des Congolais n’est pas près de s’estomper. Bien au contraire. On n’arrête pas facilement une guerre bien plus rentable que la paix.
L’actualité charrie des cas de massacre des populations notamment dans le Grand nord occupé. Le tout sur fond du départ attendu de la MONUSCO. Un retrait, certes souhaité, par les Congolais dépités par le déficit de performance des casques bleus dans la protection des populations civiles. Même si en s’empressant de jeter le bébé avec l’eau du bain, Kinshasa peinera à trouver hic et nunc une alternative en terme de logistique pour les élections dans l’Est du pays. Quand on sait que l’appui de la mission onusienne est, dans l’état actuel des choses, indispensable pour le maillage territorial de la RDC.
Avec toutes ces incertitudes, bien malin celui qui pourrait lire la météo des prochains jours.
Forum des As / Provinces26rdc.com
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