
Coup de poker ou gage à l’intraitable base de son parti et à une partie de partenaires extérieurs ? Sans doute les deux à la fois. En suspendant l’installation des sénateurs nouvellement élus et l’élection des gouverneurs de provinces, le Président n’ignore pas la délicatesse de sa décision.
Alors, pourquoi diable, l’avoir tout de même prise ? Tout simplement pour marquer son territoire dans son mano a mano à fleuret moucheté avec son » partenaire-adversaire » dans la coalition.
Une façon pour le président Felix Tshisekedi de rappeler implicitement que la coalition implique que son parti et, plus globalement, le bloc CACH mérite bien plus qu’une existence confidentielle au Sénat. Et demain à la tête des provinces. Coalition rimant avec accommodement raisonnable et non application stricte de la vulgate constitutionnelle.
Le Président a, ainsi, beau jeu d’user de son arme de prédilection : garant de la Nation et du bon fonctionnement des institutions pour tenter de créer un rapport de forces.
Cette prérogative lui permettrait-elle de suspendre le processus électoral ? Aux constitutionnalistes de s’écharper là-dessus. Là n’est sans doute pas le principal vu de la cité de l’Union africaine. L’important réside dans tout ce qu’il y a l’air d’un coup de poker du chef de l’État.
D’autre part, Félix Tshisekedi, émanation d’un parti où l’intraitable « base » est difficilement soluble dans le compromis du genre CACH-FCC est comme constamment obligé à donner des gages d’autonomie aux troupes héritées du père. Sa prestation dans la pure tradition UDPS place Échangeur le 2 mars courant et son quasi pronunciamiento institutionnel -constitutionnel ?- participent de ce message d’indépendance à la base et à certains pans de la communauté internationale.
Manière de dire aux uns et autres qu’il y a bien un pilote dans l’avion. Quitte au passage à se poser opportunément en dirigeant anti-corruption. Un message à très large spectre.
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