RDC-Haut-Katanga : Quatre (4) civils tués par des militaires dans le territoire de Pweto

Selon nos sources sur place, tout est parti du décès, samedi 14 août 2021 en début de soirée (17h, 18h) d’un jeune motard du nom de Taji Nkomba au village Kakonona dans le Territoire de Pweto, tué par deux militaires commando des Forces Armées de la République démocratique du Congo qu’il avait transporté en direction de l’aéroport Katumba Mwanke. Ces militaires se rendaient à leur lieu d’affectation quand ils ont reçu un appel de leur hiérarchie leur demandant de rebrousser chemin pour aller prendre part aux obsèques de leur capitaine décédé la veille. Ayant refusé de les ramener là où il les avait pris et réclamant son argent pour le service déjà rendu, le motard a été abattu à bout portant par un de ces éléments des FARDC. 

Cette situation a provoqué un soulèvement des motards qui ont transporté le corps sans vie de leur collègue du village Kakonona jusqu’à l’état-major de la 21è Brigade situé dans la cité de Pweto, chef-lieu du territoire. Ici, les forces de l’ordre vont une nouvelle fois user des armes pour les disperser.

Les manifestants se sont ensuite mis à incendier le pont principal Kamfisha et de Bulangeti au cœur de Pweto, le grand tuyau de la Regideso, à détruire les étalages des marchés Mbabula à Pweto-centre, les bureaux et autres maisons au bord de la route principale caillassées, notamment AIDES, CNSS, PAM, SECOPE etc. Cinq d’entre eux seront interpellés et placés en détention provisoire à l’état major.

Le dimanche 15 août dans la matinée, alors que les manifestations se poursuivaient, l’administrateur du territoire est descendu sur le lieu pour tenter de calmer la situation. Il était accompagné des Colonels Tito des FARDC et Kabulo de la PNC. Après discussions avec les manifestants, ces derniers vont promettre de se calmer en contrepartie de la libération de cinq de leurs arrêtés.

Cependant, pendant que l’administrateur prenait la direction de l’État major pour libérer les cinq motards interpellés, un capitaine de l’armée du nom de Serge Kitambala en état d’ivresse et qui commandait les forces de l’ordre lors de l’opération de traque des manifestants, va ouvrir le feu sur les manifestants, tuant 3 personnes avant d’aller piller avec ses troupes un salon de coiffure de dames situé à quelques mètres de là.

Deux autres personnes ont été blessées lors de ces accrochages et transférées à l’hôpital de référence Katabe au quartier Mbabula à Pweto-centre.

Tous nos efforts pour avoir la version de l’administrateur du territoire ainsi que celle du commandement de l’armée à Pweto n’ont pas abouti. Aux dernières nouvelles, reçues de nos sources, le capitaine Serge Kitambala et ses hommes ont été arrêtés et transférés à Lubumbashi sur décision du gouverneur de province Jacques Kyabula Katwe.

Par ailleurs, ce mardi nous apprenons que quatre corps sans vie de militaires, dont trois visiblement décapités et un autre poignardé ont été découverts. Deux ont été découverts lundi, et deux autres ce mardi matin. Cependant, les circonstances de leur mort n’ont pas été élucidées.

Il sied de signaler que sur les 4 derniers mois c’est le 8e cas de meutre de civils perpétré par des militaires commando dans le territoire de Pweto. Un territoire, faut-il le rappeler, qui a connu par le passé l’activisme des mouvements Maï-maï.


MNCTVCONGO /provinces26rdc.net

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