RDC : Henri-Thomas Lokondo, est un géant, un poids lourd qui pèse ( Assemblée nationale )

C’est demain qu’a lieu l’élection du Bureau définitif de l’Assemblée nationale à tous les postes hormis celui de rapporteur adjoint attribué à l’opposition parlementaire et que celle-ci a décliné. Pour le poste de Président, il y a deux candidats contrairement aux autres où la coalition FCC-Cach n’a aligné qu’un seul candidat. Les deux candidats au perchoir sont Jeannine Mabunda du FCC et Henri-Thomas Lokondo Yoka qui se présente comme indépendant. Le jeu s’annonce serré.

Mais lorsque chaque député sera dans l’isoloir face à l’urne, il sera seul devant sa conscience. Là il n’y aura pas de majorité mécanique pour l’embarquer. Ni non plus de mot d’ordre de partis politiques. C’est là justement où l’élu jouit d’une totale liberté dans le vote. Cette attitude est fondée par l’article 101 de la Constitution du 18 Février 2006 qui stipule que tout mandat impératif est nul.

Ce qui veut dire que nul ne peut donner un ordre à un élu pour lui imposer un vote. Car, lorsqu’il siège dans l’hémicycle, le député national ou provincial n’est redevable qu’au seul peuple souverain qu’il représente et non aux partis politiques ni aux regroupements politiques sur la liste de laquelle il est élu. Forts de ce garde-fou légal, certains analystes affirment que pour l’élection de demain Henri-Thomas Lokondo Yoka fera bien plus que de la figuration.

L’homme jouit indiscutablement d’une grande considération de la part de ses pairs, toutes tendances confondues. C’est à cause de sa remarquable production parlementaire. Il l’a démontré tout au long de la dernière législature de 7 ans où il était toujours au four et au moulin dans des interventions dans l’hémicycle.

Il faut mettre à son actif la « loi-Lokondo » conduisant à la création du Conseil économique et social, chargé de faire des avis au gouvernement sur les orientations sociale et économique à prendre pour le bien-être des Congolais. Ils sont à compter sur le bout des doigts, les élus qui ont initié une proposition d’une loi organique donnant naissance à une institution publique.

Il est aussi le seul le député alors de la MP de Joseph Kabila à faire preuve d’un esprit d’indépendance totale en usant à fond de l’article 101 de la Constitution qui donne à chaque député une liberté totale en prohibant des mots d’ordre. Certains qualifient à tort cette indépendance d’esprit de rébellion. Ceux qui tiennent un tel discours ont du mal à comprendre que le député représente le peuple souverain et non le parti politique.

C’est ce qui motive les prises de position de Lokondo Yoka dans l’hémicycle. Ses collègues de l’Opposition tout comme ceux de la majorité parlementaire le respectent pour ce faire. Ce qui veut dire qu’il est sur la bonne voie et qu’il doit continuer. Ses actions sont classées dans la même optique pendant cette période du Bureau provisoire où on a vu sa participation dans l’élaboration du Règlement intérieur (RI), la loi-mère de l’Assemblée nationale sans laquelle celle-ci n’existerait pas juridiquement. L’expérience parlementaire de Henri-Thomas Lokondo ne commence pas aujourd’hui à la Chambre basse.

Lors de la 1ère législature, il est élu à la Chambre des sages de l’inusable Léon Kengo wa Dondo. On a vu par sa brillante contribution tout au long de cinq premières années qu’il était au niveau de l’expertise et l’expérience de haut vol de cette Chambre haute où il évoluait comme un poisson dans l’eau. Il était alors bien apprécié par ses collègues sénateurs.

Ce qui veut dire que l’élu de Mbandaka est un assidu pour les travaux parlementaires où il est toujours bien coté par ses pairs. Voilà qui fait dire à certains analystes que l’élu de Mbandaka dispose d’atouts susceptibles de faire de lui un outsider sérieux lors de l’élection de demain

A 64 ans, ce politologue de l’ULB « Université Libre de Bruxelles » est passé par toutes les strates où il a servi l’État. Officier des Renseignements. Pendant plusieurs années, directeur aux Renseignements généraux, appelé « REDOC » dans le jargon des services ; ancien conseiller politique du maréchal Mobutu, président de la République du Zaïre ; et plusieurs fois ministre.

Il commence avec le raïs Joseph Kabila Kabange pendant la transition 1+4, en 2003 où il devient député pour le compte de la composante « Gouvernement ». En 2004, Joseph Kabila le nomme conseiller personnel à la présidence de la République, poste qu’il occupe jusqu’en 2006 lorsqu’il est élu sénateur pour la province de l’Équateur.

La Prospérité

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