
Le débat fait rage entre les juristes du CACH « Cap pour le changement » de Félix Tshisekedi, le nouveau Président de la République et le FCC « Front commun pour le Congo » de Joseph Kabila Kabange, l’ancien chef de l’Etat au sujet de la désignation d’un Informateur. Ce dernier sera désigné par le nouveau Président de la République, conformément à la Constitution du 18 février 2006 avec comme mission de dénicher une majorité parlementaire à l’Assemblée nationale au bout de 30 jours, renouvelables une seule fois. C’est au sein de cette majorité parlementaire dégagée par l’Informateur que le Président de la République va nommer le Premier ministre.
Mais le FCC, par son porte-parole Me Aimé Kilolo Musampa, estime que cette mission de l’Informateur n’a plus de raison d’être, dès lors qu’il y a déjà cette majorité parlementaire dans les rangs du FCC avec 350 députés nationaux alignés. Il est question maintenant de passer à l’étape suivante qui est la nomination d’un Premier ministre au sein de cette majorité parlementaire bien identifiée dans le FCC.
Selon Aimé Kilolo, le FCC craint de voir l’Informateur se livrer à un débauchage en règle dans les rangs de leurs députés pour donner à CACH qui n’a que quelque 40 députés nationaux une majorité parlementaire, achetée avec les espèces sonnantes et trébuchantes.
LA REACTION DE CACH
Côté CACH, c’est le Bâtonnier Jean-Joseph Mukendi wa Mulumba, avocat de l’UDPS et ancien conseiller politique et juridique d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba qui a réagi aux propos de Me Aimé Kilolo Musampa. Il soutient que la désignation de l’Informateur par le nouveau Président de la République va se faire, car c’est ce que prévoit la Constitution. Il n’y a pas du tout lieu d’enjamber cette étape importante du début de la législature.
Si le FCC est convaincu de dégager déjà cette majorité parlementaire, c’est justement l’Informateur qui va l’établir clairement comme découlé dans sa mission. Quant aux craintes d’un débauchage des députés nationaux du FCC, Mukendi wa Mulumba fait savoir que ce sont là des pratiques déloyales que l’UDPS, fille ainée de l’Opposition, a toujours décriées et condamnées avec la dernière énergie.
On ne voit pas comment on va se mettre à reproduire ce qui est considéré comme un antivaleur par le parti. Ce qui est vrai, c’est que depuis le régime du Maréchal Mobutu, en passant par M’Zee Laurent-Désiré Kabila, tout comme son fils Joseph Kabila qui vient de passer la main, l’UDPS d’Etienne Tshisekedi a toujours fait l’objet de débauchage de ses hauts cadres, dont certains dissidents ont même créé leur propre UDPS. Mais, à chaque fois, l’aventure n’est pas allée loin.
« UDPS NE PUISERA PAS AU FCC »
Le Bâtonnier Jean-Joseph Mukendi wa Mulumba est formel : »l’UDPS n’ira pas puiser dans la majorité parlementaire du FCC, comme le redoute leur porte-parole Aimé Kilolo Musampa. Dès la validation des mandats des députés nationaux au cours de l’actuelle session extraordinaire, le Président de la République désignera, par Ordonnance présidentielle, l’Informateur pour dénicher une majorité parlementaire à l’Assemblée nationale. »
En 2006, c’est Antoine Gizenga, le chef du PALU qui était désigné Informateur, puis formateur et enfin Premier ministre, à la suite d’un Accord de gouvernement, signé entre le PALU et l’ancienne Majorité présidentielle.
En 2011, c’est le patriarche katangais Charles Mwando Nsimba qui était désigné Informateur. Par la suite, c’est Augustin Matata Ponyo, ancien ministre des Finances du gouvernement sortant d’Adolphe Muzito Fumunsi qui devint Premier ministre.
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