RDC-Ituri : l’insécurité sur l’axe Epulu-Niania, un obstacle pour la protection des Okapis (ONG internationale)

L’insécurité sur l’axe Epulu-Niania est un obstacle pour la protection des Okapis à Epulu à 240 km de Bunia en l’Ituri dans le Nord-est de la République Démocratique du Congo, a-t-on appris vendredi en marge de la 8ème journée mondiale de l’Okapi des Okapis.

« Notre souhait est qu’on ait encore des Okapis dans les enclos à Epulu. Mais, il y a de critères qui ne sont pas respectés, notamment la sécurité. Dans les dernières semaines, on a eu beaucoup de problèmes sécuritaires sur l’axe Epulu-Niania. On se sent mal à l’aise pour assurer la sécurité totale quand on fait une campagne de capture des Okapis et pour avoir les animaux dans les enclos », a déploré Rose-Marie Ruf, directrice de l’ONG internationale World conservation global (WCG), ajoutant tout en s’interrogeant : « Ça nous donne l’impression que la réserve de faune des okapis (RFO) ne pas encore suffisamment sécurisée. Est-ce que les humains sont capables de protéger ces animaux? Est-ce qu’on ne doit pas, encore une fois, craindre de voir les personnes mal intentionnées venir abattre les Okapis dans leurs enclos ? ».

Pour Mme Ruf, la plus grande crainte est qu’il y a encore des Okapis en liberté. « Cela ne signifie pas que dans la forêt de la RFO, il y a plus des Okapis. Il faut juste savoir que cette espèce d’animaux est aussi recherchée par des braconniers, ne sachant pas que c’est une espèce totalement et mondialement protégée ».

Elle a, à cet effet, promis que la campagne de capture des Okapis pourrait intervenir en 2024 en cas de la stabilité sécuritaire.

De l’impact de l’exploitation minière  sur la RFO

Par ailleurs, Marie-Rose Ruf a fait état de la destruction de la forêt de la RFO suite à l’exploitation minière illicite par la société Kimia mining.

« Depuis 2016, vous ne pouvez pas vous imaginez la distribution de la forêt et la masse de gens qui sont entrain de creuser pour chercher de l’or. Il y a aussi la société Kimia mining  qui exerce aussi dans la RFO, dont l’exploitation est illégale », a-t-elle déploré, avant de souligner : « dans les environs, il n’y a plus d’animaux parce que il y a, non seulement le braconnage à grande échelle, mais aussi les pièges qui tuent tous les animaux ».

Le 24 Juin 2012, a-t-elle signalé, quinze (15) Okapis qui se trouvaient dans les enclos au quartier général de la RFO ont été abattus  par des miliciens Maï Maï « Simba » dirigés à l’époque par le feu Paul Sadala alias Morgan.

La RFO est une réserve inscrite sur la liste de patrimoine mondial de l’UNESCO dans la forêt de l’Ituri près des frontières avec le Soudan du Sud et de l’Ouganda, ayant une superficie de 13.726 Km².

En plus des Okapis, les primates et les oiseaux, la réserve de la faune des Okapis possède des sites panoramiques exceptionnels, dont les chutes sur les rivières Ituri et Epulu. Elle est habitée par des populations nomades traditionnelles de Pygmées Mbuti et de chasseurs Efe, a-t-on renseigné.

Pourquoi ne reste-t-il que moins de 30.000 Okapis en état sauvage ?

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Une des espèces emblématiques de la République démocratique du Congo, l’Okapi figure sur la liste d’espèces menacées d’extinction.

D’après l’union internationale pour la conservation de la nature UICN, il ne reste que moins de 30.000 spécimens encore à l’état sauvage, dont ⅙ vivrait dans la Réserve de Faune à Okapi (RFO) à Epulu dans la province de l’Ituri.

L’animal fait face à de multiples menaces. En août 2021, plus de 205 organisations de la société civile environnementale dénonçaient l’exploitation illégale de l’or dans la Réserve de Faune à Okapi par la société chinoise Kimia Mining Investissement.

Une récente étude de l’Université de Maryland, aux États-Unis, démontre que ce site classé patrimoine mondial de l’UNESCO a perdu 482,89 hectares de ses forêts entre janvier et mai 2023.

Au-delà des activités anthropiques, la RFO est la cible de nombreuses attaques des miliciens actifs dans la région depuis plusieurs années. 25 cas impliquant le trafic de la viande d’Okapi ont été enregistrés en 2021.

Actuellement, plusieurs groupuscules de miliciens Maï-Maï sont actifs dans cette réserve. Ceci malgré la « neutralisation » d’un certain “Manu”, ancien bras droit du chef milicien Paul Sadalah alias “Morgan”, tué lui aussi par l’armée en 2014. En juin 2012, ces miliciens avaient mené une attaque contre la RFO et tué 15 Okapis qui y vivaient depuis 1987. La milice se caractérise également par des attaques contre les carrés miniers.

La Police nationale a mis la main sur deux suspects accusés de braconnage ce lundi 16 octobre 2023 à Beni, au Nord-Kivu. Globalement, le nombre de cette espèce animale rare diminue suite à la destruction de son habitat et du braconnage.

 

ACP/Provinces26rdc.com

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