RDC : Kin-Kiey Mulumba, de « Kabila Désir » à « Tshisekedi mon Choix »

“Le peuple a envie de Kabila”, son slogan d’hier dans “Kabila Désir” n’a résisté que dans la durée d’avant campagne électorale de 2018. Le candidat annoncé à l’élection présidentielle avait fini par rallier l’équipe Kamerhe-Tshisekedi qu’il a accompagnée électoralement jusqu’à la victoire.

Aujourd’hui, le PCA de la Régie des voies aériennes se relance dans la propagande avec “Je l’ai choisi”, pour justifier son soutien à Félix Tshisekedi dans la recherche d’un second mandat.

L’enseignant en journalisme est un homme mal coté politiquement. Ses fluctuations comportementales dans son engagement politique font douter de ses capacités à tenir parole dans la durée. Depuis quelques jours, Kin-Kiey Mulumba se veut et s’affirme tshisekediste. Tout à côté d’autres mastodontes politiques qui ne se font pas de cadeaux. Tshisekedi est un produit politique qui sera diversement vendu au peuple : les uns avec leur réputation de roublardise avérée et les autres dans leur posture de caméléon, ceux-là qui changent de position et de couleur au gré des événements pour leurs propres intérêts.

Le cas de Kin-Kiey Mulumba intéresse par la finesse publique de ses à-coups politiques. “L’homme est capable de plonger dans un régime, d’oublier son passé et d’ignorer que l’histoire est faite de séquences passagères”, souligne un assistant de l’Ifasic, la meilleure école de journalisme d’Afrique centrale. C’est le site universitaire qui sert de cadre par excellence où Tryphon Kin-Kiey Mulumba est de plus en plus suivi et critiqué. “Il a inventé Kabila Désir, sans nous expliquer les véritables fondements de cette idéologie. D’un jour au lendemain, le professeur a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2018, puisque déçu de constater que Kabila avait décidé de quitter le pouvoir. Devons-nous comprendre que Kin-Kiey Mulumba s’allume en fonction des intérêts lui présentés?”, a disséqué un cadre du ministère des Affaires étrangères, du reste ancien étudiant en journalisme.

Un homme au service de tous les régimes

Kin-Kiey Mulumba, excellent journaliste, job qui l’a hissé jusqu’aux salons politiques les plus majestueux du régime Mobutu dont il fut d’ailleurs le tout dernier ministre de l’Information du Maréchal, quitte le pays à l’arrivée de l’Afdl, puis se retrouve chef de département (l’équivalent du ministre) de la communication de la rébellion du RCD-Goma. Il relance son journal “Le Soft international” pendant la rébellion et mettra ses belles pages couleurs à la disposition du Rwanda et de son mouvement rebelle. Il invite un groupe de journalistes de Kinshasa à se rendre à Goma, capitale rebelle, puis au Rwanda.

Contre toute attente, Tryphon Kin-Kiey Mulumba quittera le RCD pour créer sa propre faction rebelle en prélude des grandes négociations politiques de Sun-City. KKM intègre les institutions nationales sous le 1+4 avant de se kabiliser avec force. Plusieurs fois ministre, l’éminent journaliste va quitter Kabila à la faveur de la présidentielle de 2018. C’est ce que Jacques Ndjoli appelle “le suivisme pathologique, la transhumance”.

Si Tshisekedi tombe, il quittera… 

Pour certains journalistes qui ont côtoyé leur aîné dans le métier, Kin-Kiey Mulumba est fidèle à ses intérêts. “Il a toujours juré de servir avec dévouement et détermination tous ses anciens partenaires politiques. Mobutu lui a fait confiance, Kabila lui a tout donné et aujourd’hui Tshisekedi vient de lui confier la RVA. Va-t-il y demeurer_ ?”, se demande un éditeur d’un sérieux journal paraissant à Kinshasa. Kin-Kiey Mulumba est un parfait bagarreur politique qui sait se chercher. Ceux qui lui étaient proches ne doutent pas: “Si Tshisekedi n’est pas réélu, le professeur suivra le nouveau régime”, murmure un ancien magistrat. Un « Katumbi m‘a vaincu » ou « Mukwege m’a épaté » ne surprendrait personne.


Ouragan / Provinces26rdc.com

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