« Hier soir je n’avais pas préparé faute d’eau. Je suis revenu vers 18h00 en provenance de Kakoy à plus de cinq kilomètres de Kikwit. L’eau ne jaillissait pas dans des bornes fontaines placées par la Regideso. Ce matin, je suis sortie à 4h00 pour aller puiser à une source située au bord du ruisseau Lukemi à plus d’un kilomètre de chez moi. Là, c’est quasiment une bagarre des combattants pour réussir à puiser », témoigne Hélène Munkwataba, 33 ans, mère de trois enfants habitant dans la commune de Lukolela.
« Moi, je suis allée puisée en ville basse à la rivière Kwilu avec tous les risques que cela présente », indique Gisèle Kandakika de la commune de Nzinda.
Madeleine Mpoko de la même commune, elle affirme quant à elle que sa famille utilise sept gourdes de 25 litres chaque jour. « Le jour où l’eau jaillit aux bornes fontaines, je dépense 1050 Francs congolais, et 31 500 Fc le mois, car une gourde de 25 litres coûte 150 Fc. C’est extrêmement cher », dit-elle.
Munkwataba, Kandakika et Mpoko sont parmi les Kikwitoises et Kikwitois qui peinent à accéder à l’eau potable et à l’électricité depuis des années. Les robinets n’existent plus dans des parcelles des gens. Selon la Regideso, institution publique chargée de traiter et de distribuer de l’eau, les familles ne payaient pas les factures d’eaux consommées. Mais la population jugeait ces factures forfaitaires. C’est ainsi que la Regideso a adopté le système des bornes fontaines pour vendre de l’eau de façon quotidienne.
Malgré cela, plus d’un million d’habitants que compte cette ville de quatre communes accèdent difficilement à l’eau potable qui est parmi les droits fondamentaux de l’être humain.
Depuis 2006, pendant les périodes des propagandes électorales, plusieurs politiciens ont défilé en promettant résoudre les problèmes de courant et d’eau. Promesse toujours non tenue. « Je ne vais plus voter ces démagogues. Trop c’est trop », s’énerve Paulin Nkunga, un des enseignants du primaire.
Le pouvoir central à Kinshasa a toujours indiqué qu’avec le courant du barrage hydroélectrique de Kakobola dans le territoire de Gungu, ce problème sera résolu de façon durable. Mais ce courant de Kakobola n’est jamais arrivé.
Depuis plus de deux mois la Regideso de Kikwit connait des difficultés avec ses machines. Selon un communiqué qui est lu à plusieurs reprises sur les antennes des radios locales, la Regideso s’excuse pour ce désagrément et promet résoudre le problème dans un délai raisonnable.
Interrogé à ce sujet par une radio locale, le maire de Kikwit, Léonard Mutangu, s’est voulu apaisant envers la population en affirmant que : « La Direction générale de la Regideso à Kinshasa vient d’acquérir un groupe électrogène de 500 KVA à partir de Kisangani. D’ici-là le groupe sera à Kikwit et le problème sera résolu ».
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