Les réactions fusent de partout, la toile congolaise est débordée par des avis partagés au sujet de la liberté provisoire de l’ancien directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe.
Les internautes congolais les uns les autres.
« La liberté provisoire est accordée à un prévenu au cours d’un procès et après la condamnation, les seules mesures qui peuvent accorder la liberté provisoire à une personne avant l’épuisement total de sa peine sont: la grâce présidentielle, la libération conditionnelle, les pourvois en cassation et en révision; étant donné qu’on ne peut pas accorder la grâce présidentielle à un condamné pour détournement et qu’il n’y a pas eu pourvois en cassation ni en révision, la seule hypothèse restante était donc la libération conditionnelle, qui est une mesure que le juge accorde à une personne condamnée pour un temps de prison ferme, de sortir avant la consommation de l’intégralité de sa peine, de là, il y a une mesure qui accompagne cette décision à telle enseigne que si la personne ne respecte pas cette mesure sera remise en prison », écrit Dieudonné Mbala qui apporte quelques précisions en la matière.
Le Coordonnateur de l’ACAJ, Georges Kapiamba pense quant à lui, qualifie cette libération d’un scandale.
« En accordant la liberté provisoire à Vital Kamerhe pourtant saisie comme juridiction de contrôle de conformité de la décision d’appel à la loi, la cour de cassation a créé un scandale judiciaire », a-t-il réagi sur son compte Twitter.
Noël Tshiani tacle le mandat de Félix Tshisekedi en indiquant :
« Si Vital Kamerhe sort de la prison, alors la RDC est mal partie sous la présidence Fashi, l’état de droit, la lutte contre la corruption et le détournement des fonds publics deviennent des slogans crues et sans signification », a-t-il indiqué.
Jean- Claude Katende de son côté, apporte son appuie à Vital Kamerhe.
« La liberté provisoire accordée à Mr Vital Kamerhe est conforme aux lois de la République », a-t-il mentionné.
Très connu pour ses réactions sur la toile, Blaise Kande est revenu sur les différentes opinions publiques au lendemain de l’arrestation de l’ancien directeur de cabinet du chef de l’État.
« On arrête Kamerhe : règlement des comptes, le dossier est vide, on lui accorde la liberté provisoire : on crie à l’injustice, complicité », a-t-il posté.
Certains vont même jusqu’à ironiser la décision de la cour de cassation.
Les prisonniers reçoivent de la grâce présidentielle autrement appelé, « ki- mwana mayi », entendu, entre ami ; Kamerhe en liberté provisoire, tous les prisonniers du procès de 100 jours, dehors ! »,a posté Papy Maluku sur son compte Facebook.
La relaxation provisoire de Kamerhe relève du droit ou une considération politique ? Qu’est-ce qui aurait prévalu dans le cas d’espèce ?
Est-ce que la politique peut faire bon ménage avec l’exercice de dire le droit ?
Le droit devient facilement flexible comme la politique ? Et sur le plan éthique, quelle leçon morale tirée ? Toutes se interrogations restent pendantes au lendemain de la liberté provisoire de celui que le président de la République avait qualifié « d’homme honnête et correct qui aurait toujours un rôle à jouer dans la vie politique de la RDC », estime Socrate Nsimba.
Après la remise en liberté de Vital Kamerhe, l’avocat de Samih Jammal compte introduire une requête devant la Cour pour la libération de son client
Joint par la Radio France International au sujet de la liberté provisoire que la justice congolaise a accordée à Vital Kamerhe, l’avocat de Samih Jammal, Maître Jamal Taleb tient aussi à ce que son client bénéficie d’une liberté provisoire.
‘’Nous allons nous mêmes introduire une demande de liberté provisoire nous aussi, en sachant que bien entendu ce qui s’applique à l’un s’applique forcément à l’autre’’, a-t-il fait savoir sur les ondes de la RFI.
À en croire l’avocat de Samih Jammal, l’état de santé de son client est très critique, les médecins consultés l’ont confirmé y compris ceux de la Prison Centrale de Makala.
‘’Notre client Samih Jammal est dans des conditions absolument difficiles. À 85 ans, il est malade. Notre client a des pathologies sérieuses et graves, ça été attesté par tous les médecins, y compris de la prison centrale de Makala. Et donc naturellement, nous allons introduire une demande de liberté provisoire ’’ , a-t-il ajouté.
Cependant, au delà de la liberté provisoire qui pourrait être accordée à son client, Maître Jamal Taleb insiste sur l’arrêt de la Cour de cassation pour que la justice soit rendue à son client. Pour lui, « cette erreur judiciaire évidemment grande et grave, ne rend absolument pas service à la justice congolaise ».
Pour rappel, en juin 2020 Vital Kamerhe et Samih Jammal ont été condamnés à vingt ans de travaux forcés pour détournement de 48 millions de dollars dans le procès des maisons préfabriquées à Kinshasa. Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, a été aussi condamné à dix ans de non éligibilité. Le tribunal avait aussi décidé de l’exclusion définitive du territoire national de Samih Jammal.
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Samih Jammal