
La pauvreté en République démocratique du Congo (RDC) est massive et profonde, selon la Banque mondiale. Dans son rapport publié mardi 14 mai à Kinshasa, cette institution monétaire, fait remarquer que depuis 2005, la RDC émerge lentement d’une longue période de conflits et de mauvaise gestion qui a eu des effets dévastateurs sur l’économie, les institutions et le tissu social.
Diversifier l’économie des activités minières, développer la connectivité des routes, s’appuyer sur le secteur agricole, sont entre autres des recommandations contenues dans ce rapport.
Outre les recommandations formulées, la banque mondiale appelle la RDC à se doter des institutions fortes pour lutter contre la pauvreté.
Présent à cette cérémonie, le ministre du Budget, Pierre Kangudia, a invité les autorités congolaises à se mettre au travail pour sortir le pays de cette pauvreté.
« Nous devons nous mettre au travail. Travailler sur l’image du pays pour bénéficier du soutien extérieur. Nous ne pouvons pas nous en sortir assez rapidement, en ne comptant que sur nous-mêmes. En réalité, il n’y a pas grand-chose en comptant sur nous-mêmes », a indiqué Pierre Kangudia.
Ce rapport fait également état de l’évolution des inégalités sociales en RDC.
M. Franck Adoho, économiste principal au bureau de la représentation de la Banque mondiale en République démocratique du Congo (RDC) a présenté mardi 14 mai 2019 à Kinshasa, le rapport de son institution sur l’évaluation de la pauvreté des congolais au cours de la période 2005-2012, en présence de quelques membres du gouvernement et des partenaires au développement.
Il a indiqué que ce rapport de 159 pages, reparti en six chapitres, vise à orienter les décideurs politiques à recadrer les objectifs de développement pour une croissance inclusive partagée. Il évalue la pauvreté, les inégalités et ses principales caractéristiques et tente d’identifier les facteurs clés à son origine en RDC, a dit l’orateur. «La pauvreté reste généralisée en RDC, malgré les abondantes ressources naturelles et le taux de croissance économique parmi le plus élevé au monde», a-t-il ajouté. Cela montre que la croissance économique durant cette période n’a pas été inclusive dans la mesure où le pays et la population sont restés généralement vulnérables.
A cet effet, a-t-il indiqué, ce rapport propose cinq (5) piliers sur lesquels doivent se baser les politiques : bâtir et renforcer les institutions légitimes, diversifier l’économie en privilégiant le secteur rural, améliorer la connectivité, libérer les potentiels des croissances des entreprises familiales, bâtir et améliorer les capitales humaines.
Le rapport appelle les décideurs politiques à façonner les processus de croissance afin de réduire considérablement la pauvreté et de promouvoir la prospérité partagée tout en indiquant que la solution réside dans le renforcement des institutions légitimes fortes et la bonne gouvernance pour fournir à la population les conditions de sécurité et des opportunités des substances.
Le même rapport encourage les décideurs à faire du secteur agricole, un moteur de la croissance partagée. Il note que l’agriculture peut, à elle seule, contribuer à la croissance économique, à réduire la pauvreté et assurer l’inclusivité.
Origine de la pauvreté en RDC
Selon le rapport, la pauvreté en RDC tire son origine de nombreux conflits qui ont éclaté au pays dans les années 1990 et qui ont eu un impact dévastateur sur l’économie et le niveau de vie de la population.
Cette pauvreté était caractérisée par une baisse du produit intérieur brut (PIB), passant de 483 USD en 1973 à environ 119 USD en 2002. Sur la période de 2010-2013, le taux de croissance moyen s’est établi à 7,4% et la RDC était considérée comme l’une des économies dont la croissance était la plus rapide d’Afrique.
Le rapport souligne que qu’au cours de dix dernières années, la croissance économique s’était également accompagnée d’une transformation structurelle importante.
Cette période a été caractérisée par le déclin de l’agriculture et que la part de celle-ci dans la valeur ajoutée a chuté de 27,7% en 2.000 à 20% en 2010. L’industrie a suivi la tendance. Cependant, l’industrie minière s’est démarquée comme le secteur qui a connu le changement le plus radical mais en présentant des contradictions avec un nombre des pauvres en augmentation.
Ainsi, pour faire sortir les ménagés ruraux de la pauvreté, La Banque mondiale recommande au gouvernement de fournir un soutien intégral aux agriculteurs, l’amélioration de la connectivité, la libération du potentiel de la croissance des entreprises familiales et l’amélioration du capital humain.
Le gouvernement promet de faire de ce rapport un instrument pour la réduction de la pauvreté
Le Directeur de cabinet du ministre des Finances, a, au nom du ministre Henry Yav Mulang, indiqué que le gouvernement s’est engagé à faire de ce rapport un excellent instrument pour la réduction de la pauvreté en RDC. Selon lui, le présent rapport interpelle le gouvernement sur la politique publique à mettre œuvre pour la lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités observées en RDC.
Cette lutte, a-t-il ajouté, met en évidence les relations entre la croissance, l’évolution de la pauvreté et les inégalités entre les différentes couches de la population congolaise entre 2000 et 2013. Le rapport sur l’évaluation de la pauvreté en RDC, a été remis au gouvernement à travers le ministre d’Etat, ministre du Budget, Pierre Kangudia Mbayi.
ACP
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