RDC : La politique congolaise des Etats-Unis inquiète la Belgique.

Le ministre belge des Affaires étrangères et de la Défense, Didier Reynders a rencontré Félix Tshisekedi mercredi à Washington. La coopération militaire va reprendre.

La Belgique est prête à reprendre « une relation bilatérale normale » avec le Congo, a annoncé Didier Reynders après avoir rencontré mercredi à Washington le président congolais Félix Tshisekedi, voire même à un « échange d’ambassadeurs » si les changements annoncés par le vainqueur contesté de la présidentielle congolaise deviennent réalité.

Le ministre belge des Affaires étrangères et de la Défense est à Washington jusqu’à ce jeudi soir pour les 70 ans de l’Otan. Il y a rencontré M.Tshisekedi alors que celui-ci se trouve aussi dans la capitale américaine pour sa première visite hors continent africain.

« Nous sommes prêts à reprendre une coopération militaire. Il est demandeur. Une délégation de la Défense va se rendre au Congo », a aussi ajouté M.Reynders à quelques journalistes. « Nous allons pouvoir rouvrir le consulat général de Lubumbashi. Je souhaite que les Congolais rouvrent aussi leur consulat d’Anvers ».

La Belgique ne désespère pas aussi de pouvoir, aider le Congo – via le port d’Anvers et la SNCB – à réinvestir dans le port de Matadi et à sa liaison ferroviaire. C’est en tout cas ce qu’a souligné M.Reynders à l’issue de son entretien.

C’est donc à une reconnaissance de facto par la Belgique du président Tshisekedi et du gouvernement qu’il annonce pour avril à laquelle on assiste, dès lors qu’il y a « une acceptation par les Congolais et par la région » de la désignation de ce dernier à la présidence. L’objectif est de rétablir avec le Congo des relations normales, qui avaient été détériorées à la fin de l’ère Kabila.

Bruxelles et Washington sur la même longueur d’onde

La Belgique et les États-Unis tiennent le même discours.

Félix Tshisekedi a choisi les États-Unis pour effectuer entre le 2 et le 5 avril sa première visite hors continent africain. Il y a rencontré le secrétaire d’Etat américain à l’énergie Rick Perry, le sous-secrétaire américain aux Affaires africaines Tibor Nagy, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, et doit aussi s’entretenir avec des responsables du Fonds Monétaire international et de la Banque Mondiale.

L’un des dossiers en discussion est la construction du barrage hydroélectrique Inga 3, un projet capital pour le Congo où moins de 10 pourcent de la population dispose de l’électricité.

Tshisekedi a été proclamé président et investi dès le mois de janvier. La légitimité de sa victoire aux élections a été dénoncée par de nombreuses organisations et pays. Le candidat évincé Martin Fayulu accuse Félix Tshisekedi et son prédécesseur, Joseph Kabila, de s’être entendus à ses dépens.

En rétorsion, les États-Unis ont imposé des sanctions financières contre plusieurs membres de la Commission électorale mais ont maintenu un dialogue avec le nouveau président, notamment en dépêchant à Kinshasa leur sous-secrétaire Tibor Nagy en mars. « Nous sommes déterminés à travailler avec lui pour la mise en œuvre de son programme visant à combattre la corruption, renforcer l’État de droit, améliorer la sécurité, protéger les droits humains et promouvoir la croissance économique par une hausse des investissements étrangers et du commerce, notamment avec les États-Unis« , a déclaré Robert Palladino, le porte-parole de la diplomatie américaine, en annonçant la visite du président congolais.

Félix Tshisekedi garde des liens étroits avec la Belgique. Sa mère y vit, tandis que la dépouille de son père Etienne y est conservée depuis le 1er février 2017, date de son décès. Un mausolée est en construction au Congo pour abriter la dépouille. Selon M.Reynders, la construction de ce mausolée pourrait être terminée au mois d’avril.

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