La réunion interinstitutionnelle convoquée ce lundi 18 mars 2019 par le président de la République risque d’être houleuse.
Et pour cause, le Premier ministre sortant Bruno Tshibala n’a pas exécuté les ordres du chef de l’État sur la suspension du ministre des affaires foncières Lumeya, accusé de mauvaise gestion et insubordination.
Près d’une semaine après, le ministre des affaires foncières est toujours en poste. Bruno Tshibala n’a pas donné suite aux injonctions du chef de l’État.
Pourquoi le président n’a pas révoqué ou suspendu directement le ministre incriminé ?
La suspension d’un ministre relève du pouvoir du Premier ministre. C’est pourquoi, via un communiqué de son directeur de cabinet Vital Kamerhe, le président de la République avait demandé au chef du gouvernement de le faire.
En revanche, la révocation d’un ministre relève du président de la République. Mais elle ne peut se faire que sur proposition du chef du gouvernement.
Entre Bruno Tshibala et Félix Tshisekedi, c’est à peine que les deux personnalités se supportent depuis 2017 lors de la scission du regroupement politique Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement.
Le Premier ministre n’a pas aussi digéré l’humiliation lui infligée le 12 mars lors du lancement des travaux d’urgence du président de la République.
Bruno Tshibala y avait été copieusement hué et traité de voleur par les militants (combattants) de son ex parti.
À part le cas Lumeya, il y aussi la libération conditionnelle de Eugène Diomi Dongala qui devait intervenir le jeudi passé.
La suspension du directeur général de l’ex Onatra Daniel Mukoko Samba n’est pas non plus suivie d’effet.
La ministre du portefeuille Wivine Mumba Matipa attend toujours les éléments d’accusation contre le DG de la SCTP (société commerciale des transports et des ports) pour éventuellement le suspendre.
Il n’y a que la formation d’un nouveau gouvernement qui mettra fin à cette cacophonie institutionnelle.
La RDC est dans un régime semi présidentiel. Le pouvoir exécutif est détenu par le président de la République et le premier ministre.
Cette détention concurrente du pouvoir exécutif se matérialise par le contreseing.
La plupart des ordonnances du président de la République doivent être contresignées par le Premier ministre.
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