Malgré leurs tendances politiques divergentes, tous les candidats qui sont unanimes sur un point : les scrutins de dimanche ont bel et bien connu d’irrégularités, comme les plantages des machines à voter, la difficulté pour les électeurs de s’identifier sur les listings affichés « en désordre » devant les bureaux e vote, le faible taux de participation.
Ces irrégularités ne sont pas toutefois, d’après eux, de nature à entacher la crédibilité des scrutins.
« Globalement, les scrutins se sont bien déroulés. Mais nous avons aussi connu des irrégularités. C’est par exemple des électeurs qui peinent à savoir dans quel bureau entrer pour voter, faute de s’identifier sur les listings affichés à l’entrée des bureaux de vote. Au sujet des machines à voter, en dépit des quelques dysfonctionnements connus, certains de nos électeurs les ont appréciées quand mêmes, parce que même les vieillards ont compris qu’elles étaient facile et rapide à utiliser. L’autre grand problème enregistré, c’est le faible taux de participation. Il a été trop faible surtout suite aux déceptions de décembre (le report des scrutins, Ndlr) je crois. Ici, l’enjeu était la présidentielle, et on se rendait compte de cela lors de nos tournées dans des églises ou mutuelles. On écoutait les gens dire, ayant été écarté de la présidentielle, ils ne sont plus intéressé par le reste des scrutins. Toutefois, nous saluons la police et l’armée qui ont agi en professionnelles dans la sécurisation de vote. Elles ont maintenu l’ordre comme il le fallait», fait remarquer Mme Zawadi Mangolopa, candidate à la députation provinciale sur la liste de l’AMK, une plateforme de l’opposition.
Pour Paluku Tatwavunoka Ayanza, également candidat aux provinciales, cette fois sur la liste de l’AABC, la plateforme chère à Julien Paluku, ces irrégularités ne sont pas de nature à entacher la crédibilité des scrutins. Il appelle toutefois la CENI d’en tirer des leçons de pour améliorer son système.
« Prochainement, la CENI doit tout faire pour mettre en disponibilité les cartes originales, parce que les photocopies ont été piratées par des candidats et témoins. Aussi, nous pensons que la CENI doit bien former ses agents, surtout ceux qui affichent la liste des électeurs, parce qu’ils ont compliqué la tâche aux électeurs de pouvoir trouver leurs noms. Nombreux sont rentrés sans voter, car gênés de passer de bureaux à bureaux, et vous aller voir que le taux de participation n’a pas été vraiment fameux. La CENI doit améliorer son système électoral en informant correctement la population, parce que je suis en train d’entendre par-ci par-là les gens dire que lors qu’un candidat a eu beaucoup de voix d’office il est élu, oubliant qu’il va s’agir de la proportionnelle avec le plus fort reste. Ce qui peut faire que quelqu’un qui a plus de 10 milles voix puisse échouer alors que celui qui a 7 milles voix soit élu, parce qu’eux ont associé beaucoup des voix qui dépassent les 10 milles d’une personne qui était la seule fameuse sur sa liste. Nous pensons qu’il faut que la CENI multiplie la sensibilisation avant tout pour éviter le malentendu», recommande-t-il.
Comme Paluku Tatwavunoka Ayanza, Nzangi Muhindo Butondo, l’un des 121 candidats aux législatives nationales estime que la CENI doit bien et vite compiler les résultats des derniers scrutins pour que les élections se terminent sans beaucoup de contentieux, contrairement à ce qui a été vécu ailleurs au pays.
« Tout s’est passé dans le calme. Les gens ont voté tranquillement. Tout le monde s’est rendu compte que cette histoire d’Ebola ou d’insécurité ce n’était qu’un motif fallacieux pour écarter Butembo et Beni du vote de président. L’autre problème, pratiquement 80 % des électeurs ne savaient pas comment utiliser la machine à voter. Et donc les témoins ont eu un travail dur, et cela a violé de manière systématique le secret de vote puis que les électeurs étaient obligés de citer les noms et les numéros de leurs candidats avant même d’entrer dans l’isoloir pour voter. La CENI doit améliorer son système. Le peuple attend qu’il publie les noms des gens qui ont été votés. Ils ont affichés les résultats (bureaux de vote par bureaux de vote, Ndlr). Tout le monde a fait sa compilation. Je crois que le peuple ne doit pas s’attendre à ce qu’on publie un résultat contraire à celui qu’ils ont vu devant les bureaux de vote, puis que les gens ont encore en mémoire le cas de Fayulu qui a été élu, et qui n’a pas été proclamé», prévient Nzangi Muhindo, cadre du Mouvement social (MS) de Pierre Lumbi.
En attendant, nombreux candidats du FCC constatent déjà l’échec de leur plateforme et se disent prêt à accueillir les résultats en toute sportivité. Gilbert Bwambale, l’un d’entre eux, regrette toutefois qu’ils aient été victimes de la manipulation de l’opinion locale.
«Personnellement, je suis candidat compétiteur. Je vais féliciter ceux qui ont déjà gagné les élections, et la vie va continuer. Nous allons soutenir ceux qui seront élus, parce que cela aura été la volonté du peuple, bien que l’opinion ait été manipulée contre nous qui gérons actuellement. (On a dit) que c’est à cause de nous qu’il n’y a pas eu élection (à Butembo au mois de décembre, Ndlr), que c’est à cause de nous qu’on a écarté Fayulu. On nous réglé certains comptes parce que nous sommes actifs dans la riposte contre Ebola (dans une ville où, Ndlr) certains n’ont pas encore compris qu’Ebola existe. Nous avons assumé. L’opinion est opposante ici pour plusieurs raisons : insécurité, Ebola, la crise économique, la crise politique, parce que jusqu’à présent, Butembo s’étant senti exclu de la présidentielle, ils ont voulu vengé cela. Aussi, l’(ancienne) opposition a eu le temps de consolider leur morale, parce que certains de ses leaders sont venus, on a vu le conseiller du président, M. Billy Kambale, Martin Fayulu était arrivé ici pour donner le mot d’ordre. Et parce que beaucoup des gens espéraient en lui, c’est pour cela que ça été un vote sanction», analyse le candidat Gilbert Bwambale, cadre du PPRD-Butembo.
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