Débats houleux, tractations souterraines, conciliabules nocturnes, échanges quelques fois violents… Les dessous des cartes de la validation de la candidature de Moïse Katumbi Chapwe ressemblent à un film hollywoodien. De la CENI à la Cour constitutionnelle, le dossier Katumbi était une véritable patate chaude qui a fait des tonnerres dans les milieux politiques du pouvoir. Yves Buya, journaliste d’investigation, révèle les à-côtés du parcours complexe d’une candidature de taille.
Dans un entretien au magazine “Non à la Balkanisation”, le journaliste Yves Buya a révélé avoir eu accès à quelques confidences sur les échanges difficiles qui ont prévalu lors du processus de validation de la candidature de Moïse Katumbi Chapwe, président du parti Ensemble pour la République. “Je vois les gens dire ici merci à la Cour constitutionnelle, non. On ne peut pas donner ce mérite à la haute Cour. Monsieur Katumbi, ç’a été un combat pour lui. Il s’est battu. Ce n’était pas facile”, a-t-il fait observer Buya soutient que la candidature de Katumbi n’est pas passée comme une lettre à la poste. Le combat de Katumbi a d’abord commencé à l’Assemblée nationale avec la proposition de loi Tshiani portée par le député Nsingi Pululu sous le label de la “loi de père et de mère”, au niveau de l’Assemblée nationale. “Il y a eu une forte pression. Le combat a commencé par là”, explique-t-il. C’étaient déjà des velléités qui cachaient un schéma visant à écarter la candidature de Katumbi, précise le journaliste. “Ça quitte l’Assemblée nationale, ça n’a pas marché parce qu’il y a eu une forte pression sur Mboso. Bien qu’elle soit inscrite à la session de septembre, Mboso a dit non”, affirme-t-il.
Kadima et Matembo en forte contradiction
Au niveau de la CENI, il y a eu encore un autre combat des gladiateurs, révèle Yves Buya. “J’ai parlé avec certains responsables de la CENI qui m’ont expliqué comment le combat a été houleux au niveau de la plénière de la CENI. Au niveau de la délibération pour que la liste provisoire soit publiée et envoyée à la Cour constitutionnelle. On a cité Âgée Matembo et certains responsables au niveau de la plénière de la CENI qui ne voulaient pas que la candidature de Katumbi soit retenue sur la liste provisoire”, a-t-il dévoilé. Buya demande à ses collègues journalistes d’enquêter pour se rendre compte que Denis Kadima n’était pas d’accord avec le questeur de la CENI sur le cas Katumbi.
D’après ses sources, “ç’a été une patate chaude”, mais il s’est assumé. Denis Kadima a dit “ce n’est pas à nous de certifier”. “Tout ce que nous avons demandé à Katumbi, il s’est exécuté. On est allé trop loin en lui demandant les originaux, il nous les a présentés. Mais pour la certification, c’est à la Cour constitutionnelle. Nous, on se limite là. Il nous a apporté la caution, le casier judiciaire, le certificat de nationalité”, explique le journaliste d’investigation. Et d’ajouter : “Ce n’est pas un cadeau. Rappelez-vous d’une réunion évoquée par certains médias de la place faisant état d’une rencontre des caciques du pouvoir sur comment invalider la candidature de Katumbi au niveau de la Cour Constitutionnelle. Là aussi, il y a eu des pressions énormes“, indique Buya.
Pour le journaliste, Katumbi a bataillé dur, il s’est donné de lui-même en fournissant des vrais documents. Mais le combat n’a pas été qu’au niveau interne, reconnaît-il, affirmant que ce dossier était suivi de près par les chancelleries occidentales. “C’est une première victoire de Katumbi sur tout un régime”, assure Yves Buya qui se réfère aux affirmations de certains communicants de l’Union sacrée dont les propos ne prêchaient que l’invalidation du candidat Katumbi. “Ce n’étaient que des prophéties sur l’invalidation. C’était ça le mot d’ordre donné”, a-t-il précisé en rappelant que Katumbi s’est démené, lui, son équipe, ses collaborateurs, et les Congolais qui croient en lui. Maintenant il doit préparer la suite, suggère le journaliste. Le co-fondateur de C-news estime que Moïse Katumbi vient de gagner une bataille, mais pas la guerre. “Il doit maintenant tout faire pour qu’il parvienne comme l’a dit maître Hervé Diakese, à organiser la remise et reprise en janvier 2024 avec le président sortant”, a-t-il conclu.
Ouragan / Provinces26rdc.com
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