RDC : l’espace démocratique en péril

En mai 2019, lors du séminaire sur les missions des gouverneurs et vice-gouverneurs, le président de la République Félix Tshisekedi avait donné ses priorités. Parmi elles, la consolidation de la démocratie et la restauration de l’État des droits. Par ailleurs, il avait rassuré sur son engagement à respecter des droits humains et libertés fondamentales.

Quatre ans plus tard, cette assurance semble vaciller. Car, de plus en plus, l’espace démocratique est réduit.

En effet, à l’approche des élections prévues pour décembre 2023, l’exercice de certains droits paraît réduit. Par exemple, en l’espace d’une semaine, soit du 20 au 24 mai, plusieurs cas de restriction ont été notifiés. Le 20 mai dernier, la police a réprimé une marche pacifique de l’Opposition à Kinshasa. Une répression qui a occasionné des blessés aussi bien dans le camp de la police que des manifestants.

Le 21 mai, un opposant est arrêté et déféré devant la justice. Deux jours après, l’opposant Moïse Katumbi est empêché de rejoindre une province. Pendant ce temps, une autre manifestation de l’Opposition prévue pour le 25 mai est également interdite.

Degré de la démocratie

Par rapport à ces restrictions, l’opinion s’interroge sur l’application de l’Etat de droit et le degré de la démocratie en RDC. Car, ce principe implique notamment le respect des droits et libertés des citoyens.

Dans la Constitution de la RDC, ces libertés sont consacrées. Ainsi, par exemple, les articles 22, 23, 25, 26 et 30 de la Constitution de la RDC garantissent plusieurs libertés. Ce sont particulièrement les libertés de manifestation et de circuler. Et malgré cela, certaines sont bafouées.

« La démocratie en péril »

Pour les acteurs de la société civile, l’espace démocratique est réduit. Bernard Kakulu, coordonnateur de l’Observatoire des libertés publiques dans la province du Haut-Katanga, pense que « la démocratie est en péril ». Parce que, lorsque l’on restreint des libertés, cela a aussi un impact négatif sur le bien-être des populations en général.

Trois organisations de la société civile de la province du Lualaba ont également dénoncé cette situation. Actions pour la défense  et la promotion des humains, l’Initiative pour la protection  des droits de l’homme et la Réinsertion sociale et  pour droits, Environnement et citoyens… ont signé un communiqué de presse dans ce sens. Pour elles, ces restrictions violent la Constitution de la RDC.  Elles invitent, par ailleurs, les autorités congolaises à promouvoir « l’accès équitable à l’espace civique et public ».

Il faut noter que l’État de droit est l’un des piliers de la démocratie. Le respect des libertés publiques en est un  des principes importants de l’État de droit. Ce qui permet, en somme, de garantir l’accès à l’espace démocratique.


Magazine La Guardia / Provinces26rdc.com

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