RDC : L’incroyable héritage de Kabila ou un fardeau de Tshisekedi

Le porte-parole de la Majorité parlementaire de Joseph Kabila demande au Président Tshisekedi de sauvegarder les acquis laissés par Kabila. Lesquels? Si ce n’est de l’humour déplacé ou du cynisme, ces acquis se comptent plutôt en matière d’abus de pouvoir, d’instrumentalisation de la justice et de l’insécurité individuelle et nationale.

Depuis que Tshisekedi est au pouvoir, les Congolais s’expriment sans crainte de voir poindre les fusils et les agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR), de la police ou des FARDC.

Aussi assistons-nous au dévoilement aujourd’hui des pratiques kabilistes généralisées et inhumaines d’intimider et de laisser des employés sans salaires durant des mois. À Beni, les policiers ont dû user de leurs armes pour se voir payer deux mois d’arriérés; il y a d’autres groupes de citoyens congolais à travers le pays qui sont en attente de leur dû, imaginez 227 mois à la Société nationale de chemins de fer (SNCC) à Lubumbashi!

Le lourd fardeau de Tshisekedi

Sous Kabila, ceux qui devaient servir le peuple congolais se sont servis eux-mêmes, en s’érigeant en petits princes pour s’emparer des pans des richesses nationales et du territoire national, des nationaux comme des étrangers, sous l’œil bienveillant de leur autorité morale. La jungle a supplanté l’État de droit.

La tâche du nouveau Président est colossale et les attentes du peuple congolais sont multiples. Le porte-parole de la Majorité présidentielle, André Alain Atundu, affirme que «Kabila a laissé le pays en état de parfaite gouvernabilité».

De telles déclarations relèvent de l’effronterie et insultent notre intelligence. La culture de l’excellence n’est sûrement pas de ce côté-là. Les « cinq chantiers » et la « révolution de la modernité » appartiennent à la mythologie kabiliste. Tshisekedi doit se battre vigoureusement pour rétablir le niveau décent qu’avait le Congo sur le plan de la qualité des ressources humaines et des infrastructures en matière de santé publique et d’éducation nationale.

Il doit renforcer la cohésion nationale en bâtissant un réseau routier transnational, contrairement à l’actuel réseau en déroute partout à travers le pays. Les provincettes érigées sur un fond tribal n’aident pas à forger le patriotisme fort, hérité de l’ère mobutiste où les fonctionnaires de l’État pouvaient se sentir à l’aise dans n’importe quel coin du pays.

Appel à l’unisson

Nous nous devons d’épauler l’actuel Président pour mettre fin au prix funeste payé par la Nation durant cette période d’asservissement économique et humain sous Kabila. Aucun pays ici-bas n’est exempt des problèmes socio-économiques; les Gilets jaunes en France en font foi. Unissons nos forces pour le même combat et la même cause qui ont mené à l’alternance politique. Tout en ne niant pas nos origines ethniques, donnons-nous la main pour reconstruire, avec le nouveau Président Tshisekedi, l’amour entre Congolais pour le bien-être collectif et pour conjurer la haine et la confiscation du potentiel socio-économique et culturel du pays, par une poignée de «malfrats» politiques sans conscience ni état d’âme.

La Majorité démocratique de Kabila n’est pas une bande en débandade. Tshisekedi doit garder l’œil bien ouvert pour bien assurer la sécurité nationale et sa propre sécurité. Qu’il trouve, avec Fayulu qui n’a pas démérité de la République, un terrain de concertations continues, un terrain aussi bien formel, à travers leurs députés nationaux et provinciaux, qu’informel parce que ces deux chevaliers fréquentent la même église et qu’ils sont capables de trouver des solutions à coups de prières et non par des manifestations de divergence sur la place publique pour le bien suprême des populations congolaises et de la Nation toute entière.

Les gestes posés jusqu’ici par Tshisekedi depuis sa prestation de serment montrent qu’il est bien sur les traces de la démocratie et du progrès social pour l’instauration d’un État de droit.

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