Alors que l’élection de Jeannine mabunda, candidate imposée par l’autorité morale du FCC, était absolument acquise au regard du vote qui s’est effectué le 24 avril, mais le FCC n’a pas voulu prendre le moindre risque pour s’offrir un quelconque suspense. Cette plateforme politique a tranché d’invalider un candidat indépendant en violation du Règlement intérieur de la Chambre basse du Parlement.
L’invalidation, de manière cavalière, de Henri-Thomas Lokondo comme candidat à la présidence de l’Assemblée nationale est un signe qui ne trompe pas : la majorité parlementaire, aujourd’hui incarnée principalement par le Front commun pour le Congo (FCC), garde toute sa puissance de nuisance.
Le Front commun pour le Congo (FCC) trône à la présidence de l’Assemblée nationale. Les Congolais, au regard d’un récent passé, savent que les anciens dignitaires du régime Kabila restent fidèles à leur guide suprême. Certes le nouveau président de la République a émis le vœux de modifier la Constitution, notamment pour lutter contre la corruption dans les élections au sein des assemblées provinciales. Les mêmes intentions de modifier la loi suprême sont nourries aussi du coté du FCC, mais pas pour les mêmes objectifs. Décidément, l’ombre de la modification de la Constitution plane sur le nouveau bureau défitif de la Chambre basse du Parlement.
Renforcer les pouvoirs d’un individu
Ce fait à lui seul démontre que le FCC ne sera jamais une plateforme politique républicaine. Elle roule pour des intérêts égoistes et partisans. Le FCC pourra toujours marcher sur les lois du pays dès lors que ses intérêts seront mis en danger. La gestion de ces 18 dernières années est la preuve qu’au sein de cette famille politique ni le respect de la Constitution encore moins du règlement intérieur, même au sein du Parlement, ne saurait venir à bout de ses projets machiavéliques.
Le Cap pour le changement (Cach) est donc averti. Son partenaire, le FCC, a clairement un agenda caché, celui de tripatouiller toujours les lois du pays pour ses interêts partisans et égoistes. C’est un fait incontestable. Dès lors, il faut surveiller toutes les initiatives que la nouvelle présidente de l’Assemblée nationale va prendre, du haut de son perchoir, notamment en ce qui concerne toute initiative de modifier la Constitution de la République.
Dans un passé récent, chaque fois que la majorité au pouvoir voulait modifier la Constitution, ce n’était ni pour répondre à la demande des Congolais encore moins pour l’intérêt supérieur de la nation mais seulement pour renforcer les pouvoirs d’un individu, son autorité morale alors président de la République. Pour preuve, les deux modifications de la Constitution que la RDC a connue c’était pour passer de deux tours à un tour afin de maximiser les chances de succès de Joseph Kabila en 2011 et pour renforcer son pouvoir en lui accordant la possibilité de révoquer les gouverneurs de province.
Avant la tenue des dernières élections qui ont porté Félix-Antoine Tshisekedi à la magistrature suprême, la majorité s’est battue bec et ongle comme un diable dans un bénitier pour tenter de justifier que Joseph Kabila avait, de droit, la possibilité de se représenter à cette présidentielle. Il a fallu la pression des Congolais, à travers l’église catholique, et de la communauté internationale pour que les sbires du régime réculent. Les Congolais gardent ça encore en mémoire. Et donc, le FCC qui est né de la MP a gardé tous ces reflexes de tripatouilleur des lois du pays pour ses intérêts partisants.
Modification de la Constitution pour parer certaines faiblesses
Certes, le président Félix-Antoine Tshisekedi avait émis le vœu de changer la Constitution mais c’est pour des matières très précises. Félix-Antoine Tshisekedi avait proposé la modification de la Constitution, notamment pour mettre fin à cette foire de corruption au sein des assemblées provinciales lors de l’élection des sénateurs et celle des gouverneurs.
Cette proposition semble être acceptée par la majorité des Congolais qui étaient offusqués par l’ampleur de la corruption lors des élections des sénateurs et des gouverneurs et vice-gouverneurs de province. Ces élections ont été largement remportées par le FCC justement. Donc, s’il faut chercher les corrupteurs, on sait dans quel camp il se retrouve aujourd’hui.
Fort heureusement, le nouveau président de la République a fait de la corruption son cheval de bataille. Mieux, il entend « déboulonner le système dictatorial » hérité de son prédécesseur. En clair, le président de la République projette une modification de la Constitution pour parer certaines faiblesses, notamment dans les modes de scrutins des sénateurs, des gouverneurs et vice-gouverneurs mais le FCC attend cette occasion pour introduire des amendements de la loi suprême afin de faire revenir aux affaires son autorité morale.
Jeannine Mabunda sera donc scrutée dans ses moindres faits et gestes. Les Congolais ont salué l’alternance démocratique pacifique juste pour donner la chance au pays de rattraper le retard enregistré tant dans les valeurs démocratiques que pour permettre le développement économique du pays. Toute initiative de la modification de la Constitution pour assouvir les désirs d’un individu sera rejetée.
Le Potentiel
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