Connue sous le nom de « Petit Nord », cette région est le théâtre constant de conflits armés, de violences et de déplacements.Loin de l’attention des caméras et des organisations humanitaires, une crise humaine et sanitaire profonde se déroule au sud de la province du Nord Kivu, dans les territoires de Masisi, Walikale et Rutshuru.
En dépit de cette situation critique, la région du « Petit Nord » est pourtant marquée par un manque criant d’organisations humanitaires. Dans un contexte difficile sur le plan sécuritaire et logistique, et par manque de fonds mis à disposition par les bailleurs humanitaires, plusieurs organisations ont en effet quitté cette région en 2018 et 2019. Médecins Sans Frontières est – à de rares exceptions près – la seule organisation humanitaire à soutenir populations dans les zones de santé de Masisi, Mweso et Rutshuru. Mi-novembre 2019, quelques acteurs ont bénéficié d’un financement temporaire du « Fonds Humanitaire RDC » et ont pu démarrer des activités pour une courte période mais cet appui est temporaire et bien insuffisant, et il serait erroné de penser que la réponse aux besoins humanitaires est désormais garantie.
Ces photos et témoignages ont été pris en Octobre, 2019 dans les camps de déplacés et hôpital de Masisi.
Violences armées, déplacements des populations, absence d’acteurs humanitaires, MSF alerte sur la situation sécuritaire et humanitaire au sud du Nord-Kivu
De janvier à septembre 2019, les équipes de MSF, actives dans ces trois territoires, ont soigné plus de 11.220 enfants en situation de malnutrition, 2.310 victimes de violences sexuelles et 1.980 personnes blessées par arme, explique l’ONG dans un communiqué.
« Faute d’acteurs, nous répondons, depuis des mois, à des besoins non médicaux, en particulier dans les camps où les problèmes d’accès à l’eau et aux sanitaires sont énormes. Mais nous sommes au maximum de nos capacités. Il est urgent que d’autres organisations se mobilisent dans la réponse humanitaire sur place (…). Une poignée d’organisations viennent de démarrer des activités, mais cet appui est temporaire et bien insuffisant pour faire face aux besoins », poursuit Karel Janssens. « Vu l’ampleur de la crise, un investissement bien plus massif s’impose dans le sud du Nord-Kivu, avec des organisations humanitaires installées sur le terrain et bénéficiant de financements plus longs. Le Plan de Réponse Humanitaire 2020 pour la RDC doit clairement prendre en compte cette réalité du ‘Petit Nord’ Kivu », explique Karel Janssens, chef de mission de MSF.
Dans le territoire de Masisi, MSF soutient l’ensemble des services des Hôpitaux Généraux de Référence (HGR) de Masisi et de Mweso. L’organisation soutient également l’ensemble des services de 7 centres de santé, assure un appui partiel à 14 autres centres et postes de santé et vient en aide aux déplacés des camps de Bushani, Bukombo, Katale et Kalinga via des équipes mobiles et/ou des activités en eau, hygiène et assainissement. Dans le territoire de Walikale, MSF soutient l’Hôpital Général de Référence de Walikale et 4 centres de santé dans la zone avec un paquet complet d’activités.
Dans le territoire de Rutshuru : MSF appuie l’hôpital de Rutshuru, depuis 2018, dans les services des urgences, le bloc opératoire, la chirurgie, les soins intensifs et assure une prise en charge médicale et psychologique gratuite aux victimes de violence sexuelle et aux enfants souffrant de la malnutrition.
© : Pablo Garrigos/MSF
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