Une pirogue transportant plusieurs dizaines de personnes et un important chargement de marchandises a fait naufrage lundi au large de Goma. On ignore encore le nombre de victimes.
A nouveau une pirogue lourdement chargée de marchandises et de voyageurs a fait naufrage, lundi, au large de Goma, a indiqué à La Libre Afrique.be une source dans cette ville. On ignore encore le nombre de victimes – notamment parce que le nombre de passagers embarqués n’est pas connu.
Des pirogues au lieu de bateaux
Cet accident est loin d’être le premier. Un habitant de Goma a indiqué à La Libre Afrique.be que le grand nombre de naufrages de ce type s’explique généralement par la piètre qualité des embarcations et une mauvaise répartition du poids ou un chargement trop lourd.
Mais les gens continuent à circuler par ces grandes pirogues entre les villes situées le long du lac tout simplement en raison du mauvais état des routes et de l’insécurité qui y règne. « Les routes laissées par les Blancs sont en voie de disparition. Les ponts sont déjà cassés », précise sur whatsapp un habitant de la presqu’île de Bulenga.
A la recherche des « bornes des Blancs »
Or, indique notre source, il n’y a presque plus de bateaux de qualité – ce qui contraint la population à embarquer à bord de ces pirogues mal équilibrées – faute de ports et embarcadaires adaptés. « Avant le départ des colons belges qui habitaient au bord du lac Kivu, il y avait des quais et des ports d’embarquement pour les habitants et les récoltes agricoles destinées à la vente. Mais, depuis, presque tous les petits ports ont été détruits », par manque d’entretien.
De plus, parce que certains colons belges, à l’indépendance, avaient caché de l’or ou des diamants dans des bornes de béton ou cimentées, dans l’espoir de venir les reprendre plus tard, un grand nombre de piliers ont été détruits par des Congolais à la recherche de richesses, ajoute cette source; « la croyance dans cette possibilité est si grande, ici, que pour parler de quelqu’un qui s’est enrichi subitement, on dit qu’il a trouvé une borne de Blanc », précise notre source. En dynamitant les bornes, toutefois, on a détruit notamment des quais et embarcadaires.
Privatisation et tourisme
Enfin, ajoute notre source, plusieurs petits ports ont été privatisés par des privilégiés du régime Kabila, vers Minova, dans l’espoir d’y développer le tourisme. Il ne reste donc plus beaucoup d’endroits où de vrais bateaux de transports public peuvent accoster.
Lors de son passage dans la région, à la mi-avril, le président Félix Tshisekedi avait rendu hommage aux victimes d’un naufrage qui venait d’arriver (plus d’une centaine de morts présumés, le décompte des passagers n’étant pas connu). Il avait offert un millier de bouées de sauvetage et la promesse de reconstruire quatre ports permettant à de vrais bateaux d’accoster, afin d’assurer un transport sûr.
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