Si de la crainte de Dieu résulte le début de la sagesse, le respect de l’État, lui, engendre la préservation des acquis de la démocratie. Et quiconque s’arroge le droit de les bafouer, de manière à générer un désordre occasionnant l’inconvenance des institutions établies, devra, sans préambule, être remis dans l’ordre.
C’est ce qu’a démontré, à titre exemplatif, Pierre Kangudia, actuel Ministre du Budget, le mardi 30 avril dernier, lors de la messe célébrée en la Cathédrale Notre Dame du Congo, à l’occasion des hommages rendus au très regretté sculpteur, Alfred Liyolo. Un scandale qui a été recadré de justesse, grâce à sa prompte intervention exigeant notamment, le respect dû aux autorités, plus particulièrement, au Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo ainsi qu’aux animateurs des institutions de l’Etat dont le Premier Ministre, les Vice-premiers Ministres, Ministres d’Etat et Ministres…
Ce jour-là, la célébration eucharistique était dite par le Cardinal Laurent Mosengwo Pasinya, en hommage à Maître Liyolo, avant la mise en bière de la dépouille de l’illustre disparue à la nécropole. En présence de nombreuses autorités du pays, dont le Premier ministre Bruno Tshibala, représentant personnel du Chef du l’Etat, l’Abbé Koko dans son rôle modérateur de l’office religieux s’est emporté dans un «abus de langage» presque sentimental et frôlant le premier gros scandale de l’ère FATSHI.
Invitant les différents hôtes occupant les premières places de la célèbre Cathédrale de Lingwala à déposer les gerbes de fleurs devant le cercueil du défunt, l’Abbé Koko a indiqué qu’il fallait spécialement commencer par «le président» Martin Fayulu. Même s’il faudrait le considérer comme étant le dirigeant de son parti politique, l’Ecidé, ce qui fait de lui tout de même un président, lors de cette cérémonie ecclésiastique, préséance institutionnelle oblige, c’est le Premier ministre Bruno Tshibala qui devait, en principe, passer en premier. Ce, en sa qualité de représentant du Président de la République.
La chapelle s’enflamme et plusieurs fidèles et participants crient au scandale. Fidèle au dicton selon lequel, «pour triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien», Pierre Kangudia Mbayi était le premier à s’opposer, haut et fort, à cette bavure à grande échelle. En tant que fervent chrétien catholique, il est donc intervenu, en prenant immédiatement la parole pour remettre de l’ordre. Ainsi, a-t-il demandé à l’Abbé Koko d’avoir un minimum de respect pour les nouvelles institutions établies. Pour le patron du Budget en RDC, on ne peut pas diluer l’autorité de l’Etat, ni sacrifier l’essentiel de la puissance publique sur l’autel des considérations politiciennes.
Une ambiance morose a aussitôt pris d’assaut la Cathédrale et ceux qui s’y trouvaient à telle enseigne que les gerbes de fleurs en question n’ont finalement plus été déposées. Catastrophe…
Cette interpellation allait également à l’endroit du candidat de Lamuka à la présidentielle 2018, Martin Fayulu, afin que disparaisse en lui, l’illusion qui l’habite depuis plus de trois mois ; celle consistant à continuer à se considérer comme étant le «président élu», en dépit de l’investiture, par la Cour Constitutionnelle, de Félix Tshisekedi, le 24 janvier 2019. Mais aussi qu’il accepte sa position de meilleur perdant et tourne définitivement la page à cette série de fourvoiement. Du moins, c’est le message transmis de manière indirecte à Fayulu qui, lui, ne l’entend certainement pas de cette oreille.
Si le dégel s’est incrusté, tant bien que mal, dans les relations qu’entretiennent Félix Tshisekedi et le Cardinal Monsengwo, on ne peut pas en dire autant pour ce qui est de l’Abbé Koko avec lequel le climat est resté encore ‘‘apparemment’’ tendu.
La Prospérité
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