En dépit de ses critiques vis-à-vis du gouvernement congolais et d’une CENI « monolithique », Martin Fayulu, un des poids lourds de l’opposition, s’est ravisé en déposant finalement son dossier de candidature à la CENI pour la présidentielle du 20 décembre.
Il n’a jamais donné les raisons de ce changement brusque d’avis. Par stratégie ou par intérêt ? La question reste posée, tout ce que l’on sait néanmoins, est que le leader de l’ECIDÉ a affirmé avoir répondu à « l’appel du peuple » sans en dire plus.
Martin Fayulu
Outre le candidat malheureux à la présidentielle de 2018, Denis Mukwege ne fait pas bande à part. Le Prix Nobel de la Paix, qui a déposé aussi son dossier à la centrale électorale, s’est également décidé de se porter candidat à la prochaine présidentielle de décembre. Il a, en effet, estimé qu’il était temps de revoir ses ambitions à la hausse pour diriger le grand Congo.
Et malgré cette hyperinflation des candidatures, au total 24 candidats présidents dont une femme, le PPRD est bien resté campé sur sa position, estimant que le pouvoir en place n’a jamais pu accéder à leurs revendications, et refuse de s’accorder tant que les questions fâcheuses ne seraient pas vidées.
Dans une émission diffusée sur la chaîne YouTube Nouveau Média Congo TV, le Secrétaire Permanent Adjoint du PPRD, Ferdinand Kambere, considère que « tous ceux qui ont déposé leurs candidatures dans ces conditions signifie qu’ils sont de la même famille et dans le même combat d’enraciner la crise », a-t-il dit.
Fayulu, Katumbi, Muzito, Mukwege, quels camps ?
Adolphe Muzito
Des noms qui ne sont pas dignes de confiance et qui rappellent un certain souvenir à l’exception près du Prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege. Comme en 2018 quand certains leaders se sont réunis à Genève pour mettre en place la plateforme LAMUKA, ayant soutenu la candidature de Martin Fayulu face Ramazani Shadary (FCC) et Félix Tshisekedi (CACH), Ferdinand Kambere voit les mêmes motivations 5 plus tard : « Ils sont du même camp que ceux qui veulent organiser des élections qui vont se solder par la balkanisation du pays », car il a remarqué « un fossé entre ce qu’ils donnent comme comportement et ce qu’ils avancent comme discours puisque participer à ces élections, c’est se placer dans une posture où, en réalité, on crédibilise une forfaiture», a dénoncé le numéro 3 de l’ex-parti présidentiel.
À l’instar de M. Fayulu qui se ravise ou de Denis Mukwege qui cherche à crédibiliser le processus électoral aujourd’hui, « c’est dans les faits qu’on sait juger un discours » s’il est encore porteur ou garde l’idéal de son combat.
L’ancien ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale dans le gouvernement Muzito I regrette que les acteurs politiques s’empressent à aller aux élections alors que les pesanteurs politiques et les défis sécuritaires restent toujours de mise à plus ou moins 6 semaines de prochains scrutins.
Intransigeant, le PPRD « n’est pas prêt à accompagner une forfaiture pour que le peuple continue à souffrir davantage », a conclu Ferdinand Kambere.
A l’écart du processus électoral dont il dénonce sans cesse le caractère irrégulier depuis son début, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) dit résister jusqu’à l’organisation d’une parodie d’élections qui ne fera qu’exacerber la crise en République démocratique du Congo.
Objectif Infos / Provinces26rdc.com
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