RDC-Tanganyika : les prisons privées de subvention depuis 10 mois

Depuis le début du mois de janvier 2025, les prisons ne reçoivent plus la subvention de l’État. Le Réseau pour les droits de l’homme, REDHO/ASBL, dénonce ce manque total de subvention. Une situation qui engendre des conséquences sur les conditions alimentaires et sanitaires des détenus.

Dans les prisons, il n’y a plus de nourriture ni de médicaments de premier secours. Les responsables des centres pénitentiaires nourrissent les prisonniers en contractant des dettes auprès des fournisseurs. Ils prennent à crédit des cartons de poissons, des sacs de farine et des bidons d’huile.

Par exemple, à Kalemie, dans le Tanganyika, le responsable de la prison vit la même situation. Et cela dure depuis des mois, se plaint-il : « Nous n’avons pas reçu la subvention depuis le début de cette année. Il n’y a rien jusque-là ; nous continuons d’attendre. »

Situation similaire partout

Cette situation est similaire dans plusieurs provinces de la RDC. Les conditions de vie dans les établissements pénitentiaires de la RDC s’empirent chaque jour. Outre la surpopulation dans les maisons carcérales, qui conduit les prisonniers à dormir à même le sol, cette année, les prisons sont dépourvues de ressources financières. Et pourtant, cette subvention de l’État permet de nourrir tant soit peu les détenus. Ensuite, les maisons carcérales peuvent s’approvisionner en produits pharmaceutiques.

À Beni, Butembo et Lubero, au Nord-Kivu, la situation est plus grave. Les directeurs des prisons sont menacés par les fournisseurs.

Dans un communiqué publié le 11 octobre 2025, le REDHO a manifesté son regret concernant l’absence de prise en charge des détenus par l’État congolais : « Une solution urgente doit être trouvée pour sauver les vies des prisonniers. Les responsables des établissements pénitentiaires qui ont contracté des dettes en faveur des détenus doivent aussi être protégés. »

Disons que, lors de son récent passage à Lubumbashi, au mois de septembre 2025, le ministre de la Justice, Guillaume Ngefa, avait déclaré qu’il assurait un suivi régulier. En plus, le ministre de la Justice s’est engagé à rechercher urgemment des solutions adaptées pour remédier à cette crise.

Les directeurs espèrent que les dettes seront réglées lorsque l’État versera la subvention.