Vendredi 08 février, lors d’une visite dans la capitale de la République du Congo, Félix Tshisekedi a invité tous les exilés politiques à rentrer chez eux. « Tous ceux qui ont quitté le pays et qui ont été poussés à l’exil pour des raisons politiques ou idéologiques sont libres de rentrer chez eux », a déclaré Tshisekedi. « Pour vous, compatriotes de la diaspora, nous créerons des conditions favorables pour mettre fin à tout ce qui vous a poussé à fuir à l’étranger », a déclaré le président de la République devant la diaspora de Brazzaville.
Tout le monde aura besoin de faire avancer le Congo, a déclaré Tshisekedi. Ce dernier a hérité d’un vaste pays troublé, après une élection controversée qui plus tôt a été retardée de plus de deux ans, ce qui avait fait craindre à beaucoup, que Kabila ne tente de s’accrocher au pouvoir.
Des réactions mitigées
« Le moment tant attendu par plus de 60 000 réfugiés [congolais] au Congo Brazzaville est enfin arrivé. Parce que beaucoup d’entre nous, très âgés aujourd’hui, n’allaient pas survivre si Kabila restait sur place », a déclaré Albert Tumba, un journaliste, âgé de 71 ans qui a déclaré à l’agence AP, avoir été contraint de quitter le Congo en 2010, pour la République du Congo voisine. De nombreux exilés à Brazzaville appartenaient aux forces armées ou à des éléments de divisions spéciales à l’époque de Mobutu, ou étaient des membres radicaux du parti d’opposition fondé par le défunt père de Tshisekedi, Etienne.
Cette fois, avec le nouveau président, qui était son allié d’opposition, il y a quelques semaines seulement, Katumbi pourrait-il rentrer au pays, sans courir le risque d’être mis en prison ? La question est pertinente et mérite d’être posée, surtout quand on sait que l’ancien président, Joseph Kabila, n’est pas loin et qu’il pourrait encore tirer sur les ficelles. Rappelons que la coalition de Kabila a raflé la majorité des sièges au parlement et donc que le prochain gouvernement de Félix Tshisekedi devrait compter avec des pro-Kabila.
« Les raisons de l’exil politique n’existent plus », a déclaré au média, Annie Mbala, ancienne infirmière d’un hôpital de la capitale du Congo, Kinshasa, exilée avec son mari, ancien membre de l’armée dirigée par Mobutu. « Beaucoup d’entre nous ont décidé de rentrer sans attendre ». Mais, il y a eu des réactions mitigées. Gaëlle Makambo, 21 ans, a déclaré qu’elle se félicitait des démarches du nouveau président congolais mais reste hésitante. Elle attendra que les prix des passeports baissent et que l’éducation s’améliore au Congo avant de revenir, a-t-elle déclaré.
Vers un retour de Katumbi Moïse en RDC ?
Cette décision de Félix Tschisekedi devrait s’appliquer aussi pour l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi qui a été contraint à l’exil par le gouvernement défunt qui avait lancé un mandat d’arrêt contre lui.
Quelques mois avant les élections en RDC, il a annoncé qu’il rentrerait au pays, pour y déposer sa candidature pour la présidentielle. Mais, le gouvernement avait fait savoir, qu’il serait arrêté s’il franchissait la frontière. Katumbi a tenté le coup et a indiqué que les autorités avaient fermé la frontière avec la Zambie par laquelle il était passé.
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