Martin Fayulu et le richissime Moïse Katumbi Chapwe sont considérés comme deux personnalités politiques congolaises, qui tiennent sans faux-fuyants, la barque de l’Opposition au sein de la patrie de Lumumba-Mzee. Alors que le premier est le candidat « malheureux » à l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, qui lui opposait à Félix Tshisekedi, vainqueur du scrutin, le second par contre, grâce à ses députés nationaux – qui siègent « paisiblement » à l’hémicycle du Palais du peuple depuis le mois de janvier – peut, absolument, revendiquer le leadership de toute l’opposition congolaise. Et, ainsi, prétendre bien évidemment, comme porte-parole des opposants.
A en croire certains observateurs, les deux hommes, quoi qu’unis au sein du même mouvement qu’est Lamuka, la lecture politique de chacun d’eux semble aller vers une forme de l’Opposition à double visage, radicale pour l’un, républicaine pour l’autre.
Radicale vs républicaine
Il appert que ces deux caciques de Lamuka devraient, à priori, harmoniser leurs vues afin de rassurer quelques fidèles, qui continuent jusqu’à ce jour à suivre ce combat politique de l’Opposition née depuis le 11 novembre 2018, à Genève, tout juste à la veille des élections présidentielle couplées aux législatives nationales et provinciales.
Faisant le contraire, l’on ira forcement vers l’amalgame, une opposition à double visage qui, du reste, n’arrivera même pas à faire le poids face au tandem FCC-CACH, dont les autorités morales n’arrivent pourtant pas à se mettre d’accord sur un formateur du gouvernement depuis. Et donc, le ciel n’aura jamais été aussi nébuleux qu’avant.
Encore que, « la récente sortie médiatique de Moïse Katumbi, sur le plateau de la RFI et France 24, n’a pas du tout éclairé les lanternes partisanes de Lamuka quant au combat que devra mener cette coalition électorale muée en plateforme politique face au pouvoir en face », fait savoir un cadre de Lamuka.
C’était pour la première fois qu’il prenait la parole sur un plateau de télévision, après avoir observé minutieusement, durant 4 mois, l’évolution de la situation politique de la République Démocratique du Congo, à la suite d’élection « chaotique », dit-il, survenue à la présidentielle du 30 décembre 2018. Moïse Katumbi Chapwe, Président du Mouvement politique « Ensemble pour le changement » et actuel Coordonateur de la plateforme Lamuka, avait au cours de cette sortie médiatique, tenu à préciser qu’il va rester dans le rang de l’Opposition, mais cette-fois-ci, fera-t-il une opposition « républicaine ». Comme pour dire que, cette opposition va condamner là où il faudrait condamner et féliciter là où il faudrait féliciter. « On va donner des conseils et des solutions aussi », a martelé Moïse Katumbi.
Tout laisse à croire que cette lecture est loin de celle qu’avait faite Martin Fayulu sur la place Sainte Thérèse à N’djili. Ce dernier, visiblement, n’a toujours pas su panser sa plaie après la proclamation des résultats du scrutin par la Commission électorale nationale et indépendante, chapeautée par le « contestable »Corneille Nangaa.
Après sa tournée euro-américaine, Martin Fayulu avait, au cours de son meeting organisé à la place sainte Thérèse à N’djili, exigé au Chef de l’Etat en place, Félix Tshisekedi de « démissionner de son poste de Président de la République ». Ce qui est tout à fait le contraire de la vision de Katumbi. Lui, par contre, a estimé qu’on devrait aller de l’avant, au lieu de mettre en péril la population congolaise. « La Cour constitutionnelle a proclamé monsieur Félix Président de la République, pour moi, je suis un homme pragmatique, je ne voudrais pas entrer dans les débats qui pourront un jour ramener le mal dans notre Pays. Le plus important pour nous, c’est l’avenir de notre pays », a-t-il répondu aux journalistes de la RFI et France 24.
Celui qui a annoncé son retour pour lundi 20 mai 2019, par Lubumbashi, après 3 années d’exil, promet de faire la ronde dans toutes les provinces. Et donc, c’est à partir de là que l’on connaîtra, sans nul doute, sa politique. Pendant ce temps-là, certains de ses proches soutiennent le nouveau Président, à l’instar de Claudel Lubaya, Sesanga, Muyambo, Kyungu et Cie. D’où, une alliance avec CACH pourrait être envisageable, qui sait ? C’est cela aussi les jeux politiques.
A suivre…
La Prospérité
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