C’est depuis une semaine que des habitants d’Irambi-Katana au nord du territoire de Kabare (Sud-Kivu) jeunes et vieux hommes et femmes, manifestent contre la décision rendue par la Cour constitutionnelle.
Les électeurs de Kaningu invalidé comme député national au profit de Madame Marie-Ange Mushobekwa descendent dans les rues, bloquent le passage pour exprimer leur mécontentement.
C’est dans ce cadre que le samedi 25 mai, le village d’Irambi Katana le fief de deux candidats en conflits était en ébullition. Des centaines de gens sont descendus dans la rue pour demander l’annulation pure et simple de la décision de la cour qu’ils jugent d’injuste. Un mémorandum adressé au chef de l’Etat était lu et déposé au chef de poste d’encadrement administratif représentant de l’administrateur du territoire.
Manifestation des habitants d’Irambi-Katana contre l’arrêt d’invalidation du député Kaningu au profit de Mme Marie-Ange Mushobekwa.
« Nous, la population de Kabare, groupement d’Irhambi Katana, nous demandons l’annulation de l’arrêt RCE 195 de la Cour constitutionnelle ; la réhabilitation immédiate et sans condition de l’honorable Kaningu Shem Lwango Mulegwa Faustin à l’Assemblée nationale, mais aussi la révocation sans délai du président de la Cour constitutionnelle, indique le mémo signé déjà par 8000 personnes et dont l’objectif est d’atteindre 15 000 signatures, le nombre de voix obtenues par le député Faustin Kaningu l’invalidé par la Justice.
La NDSCI demande l’implication du président de la République
Des responsables de la NDSCI devant les manifestants
Pour cette population, « seul Kaningu était réellement élu, Mushobekwa n’a aucune base et nous ne voulons d’elle ».
Le chef de poste d’encadrement administratif de Katana qui a reçu le mémorandum, Monsieur Cimanuka Benjamin a rassuré à la population que ses revendications seront transmises à qui de droit.
Pour le député invalidé, c’est un arrêt acheté par la ministre pour juste nuire à sa personne.
Il s’étonne de voir que toute une ministre des droits humains qui est censée protéger les droits des autres, puisse profiter de sa position pour en violer indique Kaningu Faustin à nos confrères de radio Maendeleo de Bukavu.
La NDSCI aussi présente à Katana ce samedi, par le truchement de son président Jean-Chrysostome Kijana demande au chef de l’État de se saisir de cette question avant que le pire n’arrive au vu des tensions qui montent au jour le jour dans le chef de la population. Il estime que si invalidation y aurait, ce n’est pas Faustin Kaningu qui le serait.
« Il nous a semblé important de venir à Kabare où il y a des contestations de l’arrêt rendu par la Cour constitutionnelle, invalidant Monsieur Kaningu au bénéfice de Madame Marie-Ange. Nous avons eu à déployer des observateurs pendant les élections et avec toutes les informations, il en ressort clairement que, s’il fallait qu’il ait des invalidations, ce n’est pas Kaningu qui serait invalidé. Nous invitons donc le président de la République à suivre de près cette question et bien d’autres similaires afin d’éviter un bain de sang de plus au pays. ».
La Nouvelle dynamique de la société civile a promis d’accompagner cette population qui ne jure que par l’annulation de la décision de la cour constitutionnelle.
« Aucun citoyen ne peut imposer sa loi »
La ministre des droits humains Marie-Ange Mushobekwa a préféré prendre acte de l’arrêt de la Cour constitutionnelle. Elle s’insurge par ailleurs contre des « manifestations de drogués ».
« L’arrêt de la Cour existe oui. Ce n’est pas une rumeur. Il y a une vingtaine de jeunes que l’invalidé a drogué et leur a demandé d’organiser des marches pour protester contre son invalidation. Je voulais faire comme lui, je pouvais également le faire. Mais je m’interdis de le faire par respect aux principes républicains… quoi qu’il en soit, je ne vais pas polémiquer. La justice a tranché, j’avance… aucun citoyen ne peut imposer sa loi, nous tous nous nous plions. Je veux dire à toute la population que la justice est juste », avait-elle réagi chez nos confrères de radio Maendeleo.
Rappelons que depuis le 18 mai dernier, la Cour constitutionnelle a rendu l’arrêt RCE 195 sur les contentieux électoraux, qui avait proclamé Marie-Ange Mushobekwa élue député nationale en remplacement de Monsieur Kaningu Shem Lwango Faustin. Plusieurs contestations ont suivi ces arrêts dans toute la République.
Laisser un commentaire