Syrie : dans le camp d’Al-Hol, une situation « intenable » pour les déplacés

Syrie, Camp de transit d'Al Hawl, saturé par des civils ayant fui Baghouz, la dernière poche encore tenue par Daesh. Les civils attendent d'être dispatchés dans des tentes ou dans d'autres camps. Les grandes tentes qui accueillent les déplacés sont pleine à craquer.

Le président du Comité international de la Croix-Rouge met en garde contre une situation « misérable » dans ce camp où s’entassent des familles de combattants de l’EI et des civils.

De retour du nord-est de la Syrie, Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a appelé depuis Beyrouth, vendredi 22 mars, la communauté internationale à faire preuve de « courage moral » pour assister les déplacés du camp de transit d’Al-Hol, venus de territoires de l’organisation Etat islamique (EI). Plus de 74 000 personnes s’entassent dans ce lieu, conçu pour 5 000, et les arrivées se poursuivent. Près de 90 % des déplacés sont des femmes et des enfants, en majorité syriens ou irakiens. Depuis février, ce sont principalement des familles de combattants djihadistes qui rejoignent le camp, situé à 400 kilomètres de Baghouz. Le CICR fournit divers services dans le camp.

Qu’avez-vous vu dans le camp d’Al-Hol ?

J’ai été particulièrement choqué par la zone de réception des femmes et des enfants, là où arrivent ceux qui ont vécu dans les régions de l’EI. Ces femmes et ces enfants sont blessés, épuisés, ils souffrent de malnutrition. Ils vivent dans une situation extrêmement misérable. C’est un défi de monter une opération humanitaire de grande envergure : tout le monde, y compris le CICR et le Croissant-Rouge syrien, a été surpris par le grand nombre de femmes et d’enfants qui sortent des territoires de l’EI.

Si l’aide manque, est-ce seulement parce que les acteurs humanitaires ont été pris de court ?

Quand une catastrophe humanitaire est causée par un désastre naturel, comme un ouragan, la communauté internationale est capable d’apporter une réponse rapide. A Al-Hol, la réponse tarde car beaucoup de pays, qui comptent des ressortissants dans ce camp, négligent ce problème humanitaire. Ils considèrent que ces personnes ont été proches de l’EI, que ces femmes ont suivi leur mari, et qu’elles ne méritent donc pas d’aide.

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