Lundi, Pékin a répliqué après la mise en place de nouveaux tarifs douaniers sur 200 milliards de dollars d’importations chinoises par les États-Unis. 60 milliards de dollars de produits américains vont être eux aussi taxés.
La Chine a annoncé lundi son intention d’imposer des droits de douane sur 60 milliards de dollars (53,4 milliards d’euros) de produits américains, trois jours après l’entrée en vigueur d’un nouveau relèvement par les États-Unis de leurs propres tarifs douaniers visant Pékin.
Les nouveaux droits, qui s’appliqueront le 1er juin, concerneront quelque 5.140 produits américains et s’échelonneront de 5% à 25%, a précisé le ministère des Finances dans un communiqué.
Washington a relevé vendredi de 10% à 25% les droits touchant plusieurs milliers de produits importés de Chine pour un montant total de 200 milliards de dollars.
Sur les marchés financiers, les actions creusaient leurs pertes après les annonces chinoises: en Europe, l’indice Stoxx 600 et le CAC 40 parisien perdaient plus de 1% tandis que les contrats à terme sur les principaux indices américains cédaient entre 1,8% et 2,6%.
Nouveaux tarifs douaniers américains
Le président américain Donald Trump a conseillé lundi à la Chine de ne pas « répliquer » aux tarifs douaniers imposés par les Américains, prédisant qu’une escalade dans cette guerre commerciale entre Pékin et Washington « ne ferait qu’empirer les choses ».
« La Chine a profité des États-Unis pendant tellement d’années qu’ils ont une grosse avance (nos présidents n’ont pas fait le travail). Donc la Chine ne devrait pas répliquer – ça ne ferait qu’empirer les choses », a-t-il tweeté, alors que commence lundi la procédure américaine d’augmentation des droits de douane sur la quasi-totalité des importations venues de Chine.
Cette décision a été prise vendredi soir par le président républicain pour maintenir la pression sur la Chine, alors que les négociations commerciales entre les deux premières puissances économiques mondiales devraient se poursuivre.
« La Chine va gravement souffrir si (elle) ne conclut pas un accord parce que les entreprises seront forcées de quitter la Chine pour d’autres pays. Trop cher d’acheter en Chine », a également menacé Donald Trump lundi matin. « Vous aviez un super accord, presque bouclé, et vous avez fait marche arrière! », a-t-il ajouté.
L’administration américaine de Donald Trump exige une réduction de son immense déficit commercial vis-à-vis de la Chine (378 milliards de dollars en 2018), des « changements structurels » comme la fin du transfert forcé de technologies, la protection de la propriété intellectuelle américaine ainsi que la fin des subventions chinoises aux entreprises d’État.
« Vous pouvez également échapper aux tarifs douaniers (…) si vous achetez des produits aux États-Unis (la meilleure des idées) », a également rappelé le président américain, qui n’a de cesse de faire l’éloge des mesures protectionnistes américaines.
Les Bourses chinoises en baisse
Les Bourses de Shanghai et Shenzhen ont terminé en nette baisse lundi, dans des marchés digérant l’absence d’avancée dans les négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis, la place de Hong Kong restant pour sa part fermée en raison d’un jour férié. A la Bourse de Shanghai, l’indice composite a terminé sur un repli de 1,21% à 2.903,71 points. A Shenzhen, deuxième place de Chine continentale, l’indice de référence a abandonné 1,08% à 1.551,75 points.
Les investisseurs restaient hantés par le bras de fer commercial entre les deux puissances, après une rupture de leurs négociations sur fond de nouvelles taxes douanières punitives imposées par Washington la semaine dernière et de menace de représailles par Pékin.
« Le conflit commercial va probablement se prolonger et entretenir l’incertitude sur les marchés (…) Certains fonds sont en train de se retirer (des marchés boursiers) pour limiter leurs prises de risques », a observé Zhang Qi, analyste du courtier Haitong Securities.
Par ailleurs, « si les tensions commerciales ne sont pas résolues, cela aura un effet négatif sur l’économie, plombant encore davantage les bénéfices des entreprises » et donc assombrissant encore les perspectives boursières, a-t-il ajouté.
Dans ce contexte, les valeurs financières ont piqué du nez de concert lundi, à l’image des assureurs Ping An (-3,35% à 78,65 yuans) et China Life (-5,85% à 25,43 yuans), tandis que la maison de courtage CITIC Securities perdait 2,91% à 20,04 yuans.
Les titres de l’industrie automobile ont également plongé après l’annonce par la fédération chinoise du secteur d’un nouvel effondrement (-14,6%) des ventes automobiles en avril: le constructeur SAIC Motor a lâché 3,08% à 25,52 yuans et son rival BYD 2,37% à 51,02 yuans.
La Bourse de Hong Kong était fermée ce lundi en raison d’une fête religieuse bouddhiste.
AFP
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