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Les ingérences de l’ex-président américain Donald Trump dans le processus électoral de la Géorgie, afin de faire renverser les résultats du dernier scrutin présidentiel qu’il a perdu, pourraient-elles l’exposer à des poursuites criminelles pour tentative de fraude électorale ? C’est ce qu’estime un groupe d’experts mandatés par la Brookings Institution, un groupe de réflexion sur la gouvernance aux États-Unis.

Après analyse des faits, ils estiment que le milliardaire autoproclamé a dépassé plusieurs lignes rouges afin « d’attaquer les processus électoraux et de renverser la démocratie américaine », écrivent-ils dans un rapport dévoilé cette semaine.

Et ces gestes le placeraient désormais face à d’éventuelles « accusations criminelles » pour « sollicitation en vue de commettre une fraude électorale », « ingérence intentionnelle dans l’exercice des fonctions électorales », « complot en vue de commettre une fraude électorale » et « sollicitation criminelle », selon eux.

Le constat survient alors qu’une enquête pénale ouverte dans cet État par la procureur du comté de Fulton, Fani Willis, continue de resserrer l’étau autour de l’ex-président pour un appel d’une heure qu’il a passé le 2 janvier au secrétaire d’État de la Géorgie, Brad Raffensperger. En substance, l’enregistrement de la conversation dévoilée en janvier par le Washington Post fait entendre le président déchu incitant son interlocuteur à « simplement trouver » 11 780 voix afin de renverser la victoire de Joe Biden. Ces propos pourraient le conduire devant les tribunaux pour tentative de fraude électorale. Une fraude dont l’homme, paradoxalement, se dit avoir été victime, plutôt que l’artisan.

« Les seconds dépouillements des votes en Arizona, en Géorgie et au Wisconsin ont tous montré la même chose : les élections [de novembre 2020] se sont déroulées correctement et il n’y a aucune preuve de fraude », laisse tomber en entrevue au Devoir le géographe Ryan Weichelt, spécialiste du paysage électoral américain à la University of Wisconsin à Eau Claire. « Cela, couplé aux autres dépouillements judiciaires, devrait mettre un terme à toutes ces allégations fallacieuses de fraude. Mais ce n’est pas ce qui se produit et c’est extrêmement troublant. »

Malgré les enquêtes amorcées sur le comportement postélectoral de Donald Trump, l’ex-président ne cesse toujours pas de crier à la fraude et de revendiquer la victoire de novembre dernier. Il a d’ailleurs réécrit à Brad Raffensperger en septembre dernier afin de lui demander d’annuler la certification des résultats du vote en faveur de Joe Biden, ce qui est impossible dans le cadre légal américain.

L’ex-vedette de la téléréalité souhaite ainsi garder en vie son « grand mensonge » (ou «Big Lie», comme le qualifie la frange progressiste américaine) pour mieux entretenir un environnement de défiance envers le processus électoral américain en vue des élections de mi-mandat en 2022.

Sur cette base, les républicains se sont engagés dans un processus de modification des lois dans plusieurs États, dont la Géorgie, afin de s’assurer une victoire « coûte que coûte », écrivait dimanche le chercheur de la Brookings Institution, Robert Kagan, dans les pages du Washington Post.

Trump cherche également à renverser Brad Raffensperger, mais aussi le gouverneur de la Géorgie, Brian Kemp, et plusieurs figures importantes du parti dans cet État qui n’ont pas acquiescé à ses demandes incessantes de confirmer une fraude qui ne s’est jamais produite.

Pour freiner ce train de la désinformation, porté en grande partie par les réseaux sociaux, plusieurs juristes américains comptent désormais de plus en plus sur la justice et sur des poursuites criminelles visant à condamner les gestes posés par l’ex-président et ses complices. Mardi, une trentaine de professeurs de droit, de procureurs et de haut gradés du monde de la justice ont d’ailleurs demandé au comité de discipline de la Cour d’appel du District de Columbia d’enquêter sur le comportement de l’ex-procureur général adjoint, Jeffrey Clark, qui, selon eux, a outrepassé ses fonctions au département de la Justice, en décembre dernier, pour renverser les résultats du vote.

« Monsieur Clark a fait de fausses déclarations sur l’intégrité du vote, et ce, dans un effort concerté visant à diffuser une déclaration officielle du ministère de la Justice des États-Unis, prétendant que les résultats des élections dans plusieurs États n’étaient pas fiables », lit-on dans la plainte qui fait référence à ses actions menées en Géorgie, entre autres.

« Le pays doit apprendre que notre système électoral est sécuritaire et que la fraude n’est pas un enjeu, dit Ryan Weichelt. Toute autre version des faits n’est que mensonge dont les républicains sont parfaitement conscients. » Une note interne de l’équipe de campagne de Donald Trump, dévoilé le 21 septembre, a révélé en effet qu’au lendemain du vote, son entourage savait très bien que les accusations de fraude impliquant la compagnie Dominion Voting Machine ne reposaient que sur du vent. « Malgré cela, elle a décidé de propager ces accusations sans fondement », ajoute l’universitaire.

Et le message a été convaincant : 78 % des républicains interrogés par CNN-SSRS dans les derniers jours disent ne pas croire que Joe Biden a été légitimement élu.


Le Devoir /provinces26rdc.net

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