Les Vénézuéliens sont à nouveau appelés à manifester ce samedi 4 mai pour soutenir l’opposition de Juan Guaido ou le président actuel, Nicolas Maduro.
Cette journée de manifestations sera la première après la libération de l’opposant politique Leopoldo Lopez et le rattachement d’une vingtaine de militaires à l’opposition. Le 1er mai dernier les manifestations ont été violemment réprimées. Pour tenter d’unir les forces s’opposant à Nicolas Maduro, les soutiens de Juan Guaido ont organisé, hier, des assemblées populaires.
Sur une place de Caracas, un représentant de l’opposition appelle au soulèvement les citoyens réunis devant lui. A quelques dizaines de mètres de là un groupe de jeunes discute sur un banc sans prêter trop d’attention à l’événement. Edouardo le dit clairement, il n’a pas l’intention de sortir ce samedi : « J’ai participé à une manifestation mais après, l’oppression a recommencé et ça a semé la panique. Le problème principal ce n’est pas qu’il te fassent du mal mais c’est surtout que ce mal qu’ils te font ne sert à rien. D’ailleurs le soir après la rébellion du 30 avril les gens ont compris qu’il n’allait rien se passer. Même si nous avons de notre côté quelques militaires et l’opposant Leopoldo Lopez, il n’y a pas eu de changement significatif. »
Violences en hausse
Beaucoup d’amis d’Eduardo partagent le même point de vue. Seule Leslie n’est pas d’accord. La jeune fille de 18 ans a décidé de participer ce samedi, pour la première fois, à une manifestation : « J’ai envie de réunir un groupe et d’aller marcher. On verra comment ça se passe. Je sens un besoin de défendre mes droits. Je ne plus supporter qu’on m’oppresse, moi et tout le peuple vénézuélien. Je n’ai pas peur parce que je défends quelque chose que j’aime profondément: mon pays. »
La violence des forces pro-gouvernementales augmente semaine après semaine. Au total, une cinquantaine de manifestants ont été tués en un peu plus de trois mois. Ce 4 mai, les manifestants sont appelés à se retrouver devant les bases militaires du pays. Pour le député et opposant Renzo Prieto, il est indispensable d’arriver à unir les forces militaires : « Chaque bataillon obéit à son supérieur. Il y a beaucoup de supérieurs et de divisions pour éviter justement un soulèvement général. Mais nous essayons de créer une union car ceux qui sont en train de voler le pouvoir sont des délinquants. Nous avons besoin de la force armée pour arriver à mettre fin à cette usurpation du pouvoir au Venezuela. »
Les opposants doivent avant tout s’unir
De son côté, un opposant interrogé par nos soins lors des assemblées populaires se dit inquiet de voir l’attention générale se concentrer sur la seule question de l’armée. Selon lui, les militaires font partie intégrante du chavisme et sont bien trop proches des groupes paramilitaires – les colectivos – qui agissent pour l’heure en toute impunité : « Tout le monde parie sur l’armée non seulement pour faire sortir Maduro mais aussi pour que les militaires confrontent notamment les colectivos. Mais il faut comprendre que ces groupes armés et les militaires font partie de la même organisation. Donc ce qui m’inquiète c’est que je ne vois pas une stratégie claire pour que Juan Guaido gouverne. »
Pour lui encore, il faudra avant tout que l’opposition arrive à s’unir. De son point de vue, si Juan Guaido a donné un espoir à une grande partie de la population, il est loin de la représenter dans son intégralité.
RFI /
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